Intensification de la crise humanitaire au Yémen devant l’inaction du reste du monde

Publié: 22nd septembre 2009

Urgence d’un cessez-le-feu immédiat et durable, et d’un accès aux populations affectées

Besoin de fonds pour aider des dizaines de milliers de civils

L’agence internationale Oxfam a lancé un avertissement aujourd’hui en déclarant que la situation d’urgence au Yémen, engendrée par le conflit qui sévit dans ce pays, pourrait bientôt s’enflammer et se transformer en crise humanitaire à part entière, à moins d’une intervention immédiate pour mettre fin aux combats entre les forces gouvernementales et les rebelles Houthi dans le nord du pays.
L’agence appelle toutes les parties impliquées dans le conflit à mettre en place un cessez-le-feu immédiat et durable pour mettre fin aux combats qui durent depuis le 11 août, et exhorte la communauté internationale à intervenir dans ce sens de manière diplomatique. L’agence a également lancé un appel pour qu’un passage sûr soit dégagé afin de permettre l’acheminement de l’aide humanitaire auprès des civils déplacés dont le nombre est estimé à 90 000 personnes. Ces populations sont confrontées à une extrême insécurité dans la ville de Sa’ada, dans le gouvernorat de Sa’ada dans son ensemble et dans certaines régions du gouvernorat d’Al-Jawf.
Les agences d’aide ont commencé à fournir une assistance vitale (nourriture, eau et abris) à 60 000 autres personnes déplacées vivant dans des camps et aux communautés au sud des lignes de front. Toutefois, la communauté internationale n’a jusqu’à présent pas fourni les fonds indispensables pour une intervention humanitaire. À ce jour, les dons recueillis sont minimes malgré l’appel d’urgence de l’ONU lancé début septembre et demandant 23,7 millions d’USD.
El Tayeb Musa, responsable pays pour Oxfam au Yémen, a déclaré :
« Les agences d’aide comme Oxfam ont désespérément besoin de soutien pour aider immédiatement autant de personnes que possible dans les zones accessibles. Il est fondamental, et peut-être encore plus critique, que les agences puissent se rendre jusqu’aux civils piégés derrière les lignes de front et qui, selon toute vraisemblance, ont terriblement besoin d'une aide urgente pour permettre leur survie.
« Un cessez-le-feu durable est la priorité n° 1, à la fois pour protéger les civils du danger et pour se rendre auprès des populations dans le besoin, dont la majorité est composée de femmes et d’enfants. La crise dure déjà depuis un mois, ce qui signifie qu’un mois de trop s'est écoulé pour les civils affectés qui se retrouvent pris entre deux feux. »
Le gouvernement yéménite a demandé le soutien des agences humanitaires et Oxfam a accepté de fournir 20 000 litres d’eau propre par jour, ainsi que des services sanitaires et hygiéniques dans un nouveau camp déplacé en interne dans le gouvernorat d’Amran, à environ 30 kilomètres au sud de la ligne de front. Oxfam est également en train de fournir une assistance sanitaire et hygiénique aux familles déplacées en interne dans le camp d’Al-Mazrak dans le gouvernorat d’Hajjah, et prévoit d’assister au total 15 000 personnes dans les zones actuellement accessibles aux agences d’aide.
Selon les estimations, 100 000 personnes ont fui leur domicile et leur village uniquement au cours du mois qui vient de s’écouler.
El Tayeb Musa a ajouté : « Le temps est maintenant venu pour la communauté internationale de faire son possible pour faire pression des deux côtés afin de mettre un terme au conflit, permettre aux agences d’aide de se rendre jusqu’aux populations dans le besoin, et empêcher la matérialisation d’un scénario encore plus tragique. »

Un cessez-le-feu durable est la priorité n° 1, à la fois pour protéger les civils du danger et pour se rendre auprès des populations dans le besoin.
El Tayeb Musa
Responsable pays pour Oxfam au Yémen