Côte d’Ivoire : vers une nouvelle crise humanitaire oubliée en Afrique ?

Publié: 7th mars 2011

L’accroissement rapide du nombre de refugiés provoque une crise humanitaire au Libéria. Oxfam appelle la Communauté internationale à résoudre la crise

L’ONG internationale Oxfam avertit aujourd’hui que l’une des dernières crises en Afrique est en train de s’aggraver et pourrait devenir une crise humanitaire oubliée alors que des milliers d’Ivoiriens fuient pour préserver leurs vies.

L’organisation accélère ses opérations de secours dans le pays ouest africain, alors que le nombre de gens fuyant la violence, et en quête d’aide pour plus de sécurité au Libéria, est passé, en quelques jours la semaine dernière, de 40 000 à 70 000 personnes. Et si les affrontements continuent dans les prochaines semaines, ce nombre pourrait augmenter très vite. Oxfam est en train de déployer une équipe d’experts en aide et se prépare aussi à fournir de l’eau potable, ainsi que des kits sanitaires et d’hygiène aux refugiés au Libéria. Les conditions des refugiés et des communautés d’accueil à la frontière sont très précaires, car l’assistance reste insuffisante.

"Cela pourrait être la dernière crise oubliée de l’Afrique. Des milliers de civils fuient pour sauver leurs vies, et la communauté internationale est incapable de répondre de façon adéquate à cette crise. Le monde risque de n’être pas prêt à temps si la crise devait s’aggraver dans la région", selon Chals Wontewe, directeur pays d’Oxfam au Libéria.

Pendant plus de trois mois maintenant, les Ivoiriens vivent avec la peur des violences, des intimidations, de l’effondrement économique et des agressions sexuelles. Cette situation se détériore très rapidement et une action urgente doit être prise pour éviter une crise humanitaire. Les conditions des refugiés et des communautés d’accueil au Liberia sont très inquiétantes". 

Selon M. Wontewe, les gens cherchent à satisfaire leurs besoins élémentaires de base comme - l’eau potable, l’alimentation et des abris. Cette arrivée massive de refugiés au Libéria met déjà à rudes épreuves les villages pauvres, obligeant la création de camps et de centres de transit principalement dans l’est du Libéria dans la région de Nimba, et plus au sud le long de la frontière entre la Côte d’Ivoire et le Libéria. 

La crise en Côte d’Ivoire provoquée par des contestations nées de l’élection présidentielle de novembre 2010, a entraîné des mois d’instabilité et un accroissement des affrontements violents au cours de la semaine dernière. A côté des tensions politiques et militaires, beaucoup de banques ont fermé et les prix des denrées de première nécessité augmentent très vite. Plus de 500 000 personnes ont perdu leur emploi.

Les prochains mois seront cruciaux. Les gouvernements, les Nations Unies et les agences d’aide doivent répondre aux besoins croissants, et s’assurer que l’aide atteigne l’Est du Liberia avant  le début de la saison des pluies, ce qui pourrait gêner leurs opérations, affirme M. Wontewe. La situation se détériore rapidement et devrait nécessité une réponse plus rapide. 

“On ne devrait pas permettre que cela se développe et devienne une autre crise oubliée. Alors que les besoins humanitaires augmentent, des ressources et des fonds plus importants devront etre consacrés."

Cela pourrait être la dernière crise oubliée de l’Afrique. Des milliers de civils fuient pour sauver leurs vies, et la communauté internationale est incapable de répondre de façon adéquate à cette crise.
Chals Wontewe
Directeur pays d’Oxfam au Libéria

Notes aux rédactions

  • En plus du nombre croissant des refugiés traversant les frontières internationales, il y a un nombre élevé de déplacés à Danané, Duékoué et Abidjan, particulièrement dans le quartier d’Abobo, à cause des combats que se poursuivent dans ces zones. 
  • La majorité des refugiés au Libéria sont dans des familles d’accueil dans plus de 76 villages frontaliers dans la région de Nimba. 
  • Les refugiés se rendent aussi au sud, au Libéria, dans les régions du Grand Gedeh, River Gee et Maryland. 
  • Oxfam se prépare à fournir de l’eau potable, l’accès aux sanitaires et à fournir des kits d’hygiène pour 70 000 personnes dans les prochains mois. L’organisation internationale envisage aussi d’aider les familles qui accueillent les refugiés à constituer de nouveaux stocks de vivres.

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