Des ONG réclament des réformes urgentes pour les forces de sécurité afghanes

Publié: 17th mai 2012

A Chicago, l’OTAN devra s’assurer que toutes les forces de sécurité afghanes sont en mesure de faire respecter la loi et maintenir l’ordre en faveur des hommes, femmes et enfants afghans.

20 ONG internationales et afghanes de premier plan ont demandé aujourd’hui à l’OTAN et au gouvernement afghan de s’assurer que les forces de sécurité nationales afghanes seront en mesure de protéger les civils et tenues responsables devant la justice si elles commettent des exactions ou violent le droit international. Jusqu’à 120 000 soldats seront démobilisés  après 2014. Les ONG avertissent aussi qu’une augmentation de la criminalité et de l’insécurité dans le pays sont à prévoir si ces soldats ne retrouvent pas d’emploi.

Ces  organisations – dont Oxfam, Human Rights Watch, le Norwegian Refugee Council, CIVIC, Christian Aid et l’Institut de Recherche pour les Femmes, la Paix et la Sécurité en Afghanistan – ont adressé une note aux Etats membres de l’Alliance atlantique, qui préparent un sommet qui aura lieu à Chicago du 20 au 21 mai afin de discuter de leur futur rôle en Afghanistan. Selon les ONG, malgré des efforts positifs de l’OTAN afin d’améliorer la qualité des forces de sécurité afghanes, davantage de mesures et de garde-fous doivent être mis en place.

« Durant la dernière décennie, les vies de millions d’hommes, d’enfants et de femmes afghans se sont améliorées : 2,7 millions de filles vont à l’école, les femmes siègent au parlement, les Afghans ont le droit de vote et disposent d’un meilleur accès aux services de santé. Toutefois, ces améliorations sont continuellement entravées par l’insécurité et la faiblesse de l’état de droit. On note des signalisations concordantes d’actes de violence perpétrés par des membres des forces de sécurité afghanes. Ces forces de sécurité manquent d’entraînement et ne sont pas soumises à des mécanismes de responsabilités. Les membres de l’OTAN ont pour obligation de s’assurer que les forces de sécurité qu’ils ont aidées à créer, financer, armer et entraîner ne commettent pas de violences et soient au service de tous les Afghans. » a déclaré Anjo van Toorn, d’Oxfam, responsable régional pour l’Asie du Sud à Oxfam.

Les ONG ont en outre alerté les membres de l’OTAN sur les risque que font courir  les suggestions de réduction drastique des effectives des forces nationales de sécurité afghanes (FNSA) après 2014. Un tel plan de démobilisation aboutir à une situation dans laquelle 120 000 hommes disposant d’un entraînement au maniement des armes se retrouveraient sans emploi dans le pays. Cela constituerait un risque supplémentaire pour la sécurité de la population afghane.

Les ONG appellent l’OTAN et le gouvernement afghan à :

  • Garantir que toutes les victimes civiles et les allégations de violences commises par les forces de sécurité afghanes fassent réellement l’objet d’un suivi, d’enquêtes, et que des poursuites soient engagées lorsque cela est approprié. Cela nécessite une unité de suivi des victimes civiles afin d’effectuer une veille des violations liées aux FNSA, ainsi qu’un organe d’examen des plaintes à l’encontre des forces de sécurité. Cet organe doit faire l’objet d’une publicité suffisante et être facilement accessible, transparent et indépendant.
  • Garantir qu’ un plan de démobilisation pleinement financé soit mis en place avant toute réduction majeure des effectifs de forces de sécurité afghanes afin de parer au risque important d’augmentation du crime et de la conflictualité.
  • Accélérer le recrutement de femmes au sein des forces de sécurité, tout particulièrement dans la police, afin de garantir des services de sécurités plus accessibles et réceptifs aux femmes et aux jeunes filles.
  • Allouer davantage de ressources à la certification des forces de sécurité afghanes et à la formation en matière de droits de l’Homme, d’état de droit et de droits des femmes.

« A Chicago, l’OTAN devra tenir compte des enjeux pour la population afghane. Les efforts mis en œuvre pour améliorer la conduite et la responsabilité des forces de sécurité afghanes doivent rapidement être accrus, et le rôle des femmes est essentiel dans ce dispositif. Il est clair que les femmes et les jeunes filles sont particulièrement vulnérables aux violences et à l’insécurité : leurs voix doivent être entendues et constituer une partie de la solution pour parvenir à une paix durable et au développement. » a déclaré Wazhma Frogh, la directrice exécutive de l’Institut de Recherche pour les Femmes, la Paix et la Sécurité en Afghanistan.

Le destin des femmes durant les prochaines années constitue un élément central de l’héritage que va laisser la communauté internationale à l’Afghanistan
Wazhma Frogh
La directrice exécutive de l’Institut de Recherche pour les Femmes, la Paix et la Sécurité en Afghan

Notes aux rédactions

La note envoyée aux membres de l’OTAN a été signée par les organisations suivantes :

British and Irish Agencies Afghanistan Group (BAAG); Cooperation Centre for Afghanistan (CCA); Christian Aid; Campaign for Innocent Victims in Conflict (CIVIC); European Network of NGOs in Afghanistan (ENNA); Gender Action for Peace and Security (GAPS); Human Rights Research and Advocacy Consortium (HRRAC); Human Rights Watch (HRW); medica mondiale; Medica Afghanistan; Norwegian Afghanistan Committee (NAC); Norwegian Project Office / Rural Rehabilitation Association for Afghanistan (NPO / RRA); Norwegian Refugee Council (NRC); Open Society Foundations (OSF); OXFAM; Peace, Training and Research Organisation (PTRO); Research Institute for Women Peace & Security – Afghanistan; Swedish Committee for Afghanistan (SCA); The Liaison Office (TLO): Women for Women International UK.

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