Grande victoire contre le secret bancaire en Europe

Publié: 21st mars 2014

Hier, après cinq ans d'obstruction, le Luxembourg et l'Autriche ont enfin accepté d'augmenter la quantité d'information partagées automatiquement par les autorités fiscales nationales européennes à partir de 2016.
 
L'adoption de cette directive sur la fiscalité des revenus de l'épargne  survient quelques semaines après la décision des ministres des Finances du G20 d'approuver une norme mondiale unique pour l'échange annuel automatique d'informations entre autorités fiscales. La proposition du G20 vise à mieux coordonner la répression contre les flux financiers illicites.
Chaque année, les flux de capitaux illicites font perdre près de mille milliards de dollars aux pays en développement - 7 fois le volume de l'aide internationale.
 
Pour Natalia Alonso, directrice du Bureau d'Oxfam auprès de l’Union européenne :
 
« La décision de l’Union européenne marque une étape importante dans la lutte contre l'évasion fiscale. Désormais, les gouvernements européens auront un moyen de contrôle sur les 850 milliards qui s’évadent chaque année de l’Union européenne à cause de la fraude fiscale, des sommes qui pourraient financer des services publics ici et dans les pays pauvres ».
 
« L'Europe peut être fière de son leadership en faveur d’un système financier plus transparent. En septembre prochain, lorsque le G20 discutera de la mise en œuvre du partage de l'information fiscale à l’échelle mondiale, l'UE pourra, avec ce standard, entamer les négociations la tête haute face aux autres pays riches ».
 
« L'Union européenne devrait utiliser cette décision comme un tremplin et pousser pour une norme mondiale incluant également les pays en développement. Alors que de nombreux pays du Sud sont durement touchés par l'évasion fiscale, ils n'ont pas encore la capacité de partager des données fiscales. L'Europe doit commencer à le faire de manière unilatérale, pendant que les pays en développement renforcent leurs administrations fiscales, avec l’aide de l’UE. Seul un véritable système mondial et inclusif de partage des informations permettra d’identifier les individus et les sociétés abritant l’argent des plus pauvres ».

Contact

Angela Corbalan  + 32 (0) 473 56 22 60 ou angela.corbalan@oxfaminternational.org

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