Réduire de moitié la proportion de la population qui souffre de la faim : est-ce encore possible ?

Constitution d'un plan de sauvetage pour remettre les OMD sur le droit chemin

Dix ans après l'approbation des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) par les dirigeants du monde entier, l'engagement le plus fort jamais pris pour créer un « avenir plus paisible, plus prospère et plus juste », les progrès sont lents et de nombreuses réalisations difficilement obtenues ont été mises à mal par les différentes crises mondiales : les crises économiques et celles des prix des denrées alimentaires et du pétrole.

Sans l'élaboration d'un plan de sauvetage d'urgence pour stimuler la réalisation de tous les OMD, nous nous trouverons probablement confrontés au plus grand échec collectif de notre histoire.

Avec les objectifs sur la santé maternelle, l'eau et l'assainissement, l'OMD 1 (réduire l'extrême pauvreté et la faim) est l'un des OMD les moins susceptibles d'aboutir. Les retards considérables pris sur ces objectifs mettent en péril l'ensemble des OMD. Réduire de moitié la proportion de la population qui souffre de la faim appelle une action d'urgence et doit devenir l'une des priorités lors du sommet sur les OMD qui aura lieu en septembre 2010.

Le seul moyen d'éviter la déroute passe par un plan de sauvetage de tous les OMD incluant toutes les mesures nécessaires, tant au niveau politique que financier. Il est encore possible de réduire de moitié la proportion de la population qui souffre de la faim. Certains pays ont réalisé d'énormes progrès dans la lutte contre la faim en associant des politiques efficaces à un investissement adapté. Par exemple, le Malawi ne dépend plus de l'aide alimentaire et exporte même des denrées suite à un accès facilité à des semences et à des engrais subventionnés pour les petits producteurs. Le Brésil a fait de la lutte contre la faim une politique d'État, alliant des programmes de protection sociale à un soutien de l'agriculture familiale.

Recommandations

Pour réduire de moitié la proportion de la population qui souffre de la faim d'ici 2015, Oxfam recommande :

  • Aux pays en développement de mener un effort mondial revitalisé pour réduire de moitié la proportion de la population qui souffre de la faim en adoptant les politiques et programmes adéquats et en augmentant leur propre investissement public dans les secteurs clés, notamment l'agriculture ;
  • Soutenir le Comité de la sécurité alimentaire mondiale (CSA) réformé en tant que forum principal pour l'orientation en matière de politiques générales et la coordination d'actions globales pour s'attaquer à la problématique de la gouvernance mondiale de la sécurité alimentaire et aux causes fondamentales de la faim et de la malnutrition ;
  • Une augmentation annuelle de 75 milliards de dollars pour investir dans l'agriculture et le développement rural, la sécurité alimentaire, la protection sociale, les programmes nutritionnels et l'aide alimentaire ;
  • Reconnaître et renforcer le rôle fondamental des femmes dans la sécurité alimentaire et la nutrition ;
  • Réglementer le marché des denrées alimentaires afin de réduire la spéculation et la volatilité des prix.

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Crise alimentaire en Afrique de l'Ouest

Campagne Agriculture d'Oxfam