UA alternative: Un groupe activiste appelle les dirigeants mondiaux à sauver des vies avec l’investissement

Publié: 23rd juillet 2010

Les gouvernements africains doivent tenir leurs promesses d'investir dans les soins de santé, a dit une coalition d'organisations d'à travers le continent, au lancement du "Débat des Présidents alternatifs" au Sommet de l'Union Africaine à Kampala.

Dans la première manifestation du genre jamais vue au Sommet, des activistes portaient des masques pour représenter certains dirigeants principaux africains, puis discutaient les moyens de résoudre les crises de santé du continent. Puisque les vrais dirigeants présents au Sommet discutaient derrière des portes fermées, c'était le seul forum où les "chefs d'état" donnaient un compte-rendu directement aux citoyens.

Pendant les trois jours du Sommet officiel des vrais chefs d'état, jusqu'à 40.000 femmes et enfants africains vont mourir une mort inutile et evitable. Les états members de l'UA ont promis en 2001 d'investir au moins 15 pourcent de leurs budgets nationaux pour améliorer les soins de santé de leurs citoyens. Et pourtant seulement six pays parmi les 53 ont tenu cette promesse. Entretemps 132 nouveaux-nés et enfants sur 1.000 en Afrique meurent avant leur cinquième anniversaire de naissance.

Augmenter d'urgence les dépenses pour les soins de santé

"Cet événement amusant porte pourtant un message sérieux. Lorsque les vrais Présidents parlent, ils font des promesses qu'ils ne tiennent pas. Il nous faut des gouvernements de l'UA qui font ce qu'ils ont promis, d'augmenter d'urgence leurs dépenses pour les soins de santé. Des millions de vies africaines sont en jeu", a dit Irungu Houghton, directeur du service Pan-Afrique à Oxfam qui a joué le role de Bingu Wa Mutharika, le president de Malawi et chef actuel de l'Union Africaine.

Les autres "présidents" représentés dans le débat étaient Yoweri Museveni d'Ouganda, Jacob Zuma de l'Afrique du Sud, Good luck Jonathan de Nigéria, Ellen Johnson Sirleaf de Libéria et Ian Khama du Botswana.

Ces pays ont tous des bilans mixtes en matière de soins de santé. Botswana et Malawi ont atteint le cible de 15 pourcent, bien que Malawi a glissé en-dessous dernièrement. Nigéria occupe le 51e rang parmi les 53 états, ayant investi moins de 4 pourcent de son budget national pour les soins de santé. Afrique du Sud, Libéria et Ouganda n'ont pas été clairs sur la question de remplir leur engagement. Ces pays dépensent actuellement moins de 10 pourcent. L'Ouganda dépense seulement $6 US par personne pour l'amélioration de la santé.

"Investir dans les soins de santé veut dire, investor dans l'avenir de l'Afrique. En ce moment trop de gouvernements donnent la priorité aux dépenses militaires et celles de la sécurité, au lieu de sauver la vie de leurs citoyens. Le veritable développement ne peut pas être accompli sans une nation en bonne santé", a dit Bactrin Killingo, directeur du programme africain pour la Coalition internationale de préparation pour le traitement (ITPC).

Les morts évitables

Le thème principal du Sommet de l'UA-la santé maternelle et celle des enfants-a figuré aussi dans le débat. Plus de la moitié des décès des femmes et enfants ont lieu en Afrique. A travers le continent, 4.5 millions d'enfants âgés de moins de cinq ans et 265.000 femmes enceintes meurent chaque année. La grande majorité de ces morts pourraient être évitées avec l'accès aux services de santé les plus fondamentaux, ainsi que la presence à l'accouchement d'une personne qualifiée.

Pendant les deux dernières décennies le nombre de morts pendant la grossesse en Afrique n'a diminué que de 5 pourcent-beaucoup moins que la reduction de 75 pourcent à laquelle les chefs d'état se sont engagés. Le VIH parmi les femmes non traitées produit 61.000 morts maternelles par an et devient la cause principale de mort pour les femmes en âge de faire des enfants, globalement. En Ouganda pays hôte du Sommet, l'investissement dans le budget de santé a diminué pendant l'année fiscale actuelle. Environ 190.000 enfants ougandais de moins de cinq ans meurent chaque année, la plupart des complications de la naissance, de la pneumonie, du diarrhée et du paludisme.

La coalition a appellé les dirigeants africains et les donateurs internationaux à adopter des measures innovatrices pour financer de nouveaux investissements dans les services de santé, telles que des impôts sur les transactions financières, l'utilisation des téléphones portables et les voyages en avion.

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Il nous faut des gouvernements de l'UA qui font ce qu'ils ont promis, d'augmenter d'urgence leurs dépenses pour les soins de santé. Des millions de vies africaines sont en jeu.
Irungu Houghton
directeur du service Pan-Afrique à Oxfam

Notes aux rédactions

Les six pays qui ont atteints le cible de 15 pourcent jusqu'en 2009 sont: Rwanda, Botswana, Niger, Malawi, Zambie et Burkina Faso. Pourtant ce nombre pourraient diminuer jusqu'à trois cette année selon les dernier chiffres, puisque certains gouvernements reculent.

La coalition derrière les manifestations comprend: Fair Play for Africa, Oxfam International, SAFAIDS, Save the Children (Sauver les enfants), White Ribbon Alliance (Alliance du Ruban blanc), World AIDS Campaign (Campagne mondiale pour le SIDA), Action Aid, ISIS-WICCE, Réseau ougandais d'organisations de services SIDA (UNASO), Réseau Est-africaine d'organisations de services SIDA (EANASO), et le Fonds d'action d'urgence.

Contact

Alun McDonald, Oxfam, à Kampala  +254 73 666 6663