Le G20 laisse un milliard de personnes souffrant de la faim au bord de la route

Publié: 18th juin 2012

Les grandes puissances économiques du G20 n’ont apporté que peu d’attention au développement et à la sécurité alimentaire lors du sommet de Los Cabos au Mexique, selon l’organisation Oxfam.

Les chefs d’Etats, trop absorbés par leurs désaccords sur la meilleure manière de promouvoir la croissance économique mondiale et de résoudre la crise de la zone euro, ont perdu de vue la situation des pays en développement confrontés à des baisses de l’aide au développement, au changement climatique et à la volatilité des prix alimentaires.

Selon Carlos Zarco, porte-parole d’Oxfam : « C’est un résultat extrêmement décevant pour les pays en développement. La crise européenne doit être réglée car elle a des conséquences sur les pays en développement. Mais s’attaquer au débat sur la croissance et l’austérité en Europe n’est pas suffisant. Les chefs d’Etat ont perdu de vue les besoins des plus pauvres, dont la moitié vit pourtant dans les pays du G20. »

Sécurité alimentaire

La sécurité alimentaire devait être une priorité de ce sommet mais le G20 n’est pas parvenu à adopter le plan nécessaire pour répondre aux besoins du milliard de personnes qui souffre de la faim chaque jour, et ce malgré la crise sévère qui touche 18 millions de personnes au Sahel.

Les agrocarburants, qui sont une cause majeure de la volatilité des prix et de l’insécurité alimentaire, ont été ignorés, en dépit de l’appel de nombreuses organisations internationales à supprimer les objectifs de production et les subventions à ces derniers. Le communiqué ne mentionne pas non plus le rôle central des petits agriculteurs dans l’augmentation nécessaire de la production agricole et la sécurité alimentaire. 200 millions de petits agriculteurs vivent pourtant dans les pays du G20.

Financement du développement

Les dirigeants n’ont manifesté aucun intérêt pour assurer le financement de la lutte contre la pauvreté et l’adaptation au changement climatique dans les pays en développement, en dépit de l’existence de solutions à leur disposition, telles que la taxation du transport maritime ou la mise en place d'une taxe sur les transactions financières.

Aide publique au développement

Malgré les fortes baisses des volumes de l'aide au développement des principaux pays donateurs, les engagements à tenir les objectifs en la matière ont été ostensiblement évacués du communiqué du G20.

Fiscalité

Point positif en revanche sur les questions de fiscalité à Los Cabos avec des engagements nouveaux et notamment un encouragement de tous les pays, y compris les paradis fiscaux, à adopter une convention multilatérale qui les oblige à partager des informations fiscales. Cela pourrait colmater les fuites de centaines de millions de dollars perdus chaque année pour ​​les pays pauvres dans des paradis fiscaux. Mais le test décisif de la réalité de cet engagement sera la détermination des pays eux-mêmes à mettre en place ce que suppose l’application d’un tel plan.

Carlos Zarco a également déclaré: « Cet échec collectif de la volonté politique des leaders du G20 est révoltant et la présidence mexicaine du G20 devra y répondre au cours des mois qui lui restent. Les populations et les pays pauvres ne méritent rien de moins. »

En savoir plus

Mouvement mondial pour la Taxe Robin des bois

Rapport : Sortir de la cale sèche : Pour un accord juste sur les émissions du secteur du transport maritime

Cet échec collectif de la volonté politique des leaders du G20 est révoltant.
Carlos Zarco
Oxfam

Contact

Caroline Hooper-Box caroline.hooper-box@oxfaminternational.org  52 (045) 624 355 8630