Les mères soucieuses de remédier aux failles de notre système alimentaire

Publié: 17th juillet 2012

Remplacer le bœuf par des haricots dans la bolognaise familiale peut contribuer à améliorer le sort des plus démunis dans le monde

Selon une nouvelle enquête internationale publiée aujourd’hui par Oxfam, des mères du monde entier aimeraient savoir comment modifier leurs habitudes d’achat, de conservation et de préparation des aliments afin de préserver l’environnement et de lutter contre la faim.

Oxfam présente donc cinq gestes simples que nous pouvons toutes et tous accomplir pour aider à changer un système alimentaire mondial qui fait près d’un milliard de laissés-pour-compte – un milliard de personnes qui souffrent de la faim.

Au total, 73 % des mères interrogées – des femmes vivant en milieu urbain dans six pays différents – affirment souhaiter en savoir plus sur la façon dont elles pourraient améliorer les choses lorsqu’elles font leurs courses alimentaires. 83 % émettent le souhait d’apprendre à consommer moins d’énergie quand elles cuisinent et plus des trois quarts se déclarent en outre disposées à apporter d’autres changements, par exemple proposer à leur famille un repas sans viande une fois par semaine.

Ces résultats montrent le réel potentiel de mobilisation que constitue l’immense pouvoir individuel des consommateurs, notamment des femmes, lesquelles prennent la plupart des décisions relatives à ce que mange leur famille. Les femmes contrôlent ainsi environ 12 000 milliards de dollars, soit 65 % des dépenses annuelles de consommation dans le monde.

« Les femmes du monde entier se soucient de la façon dont les aliments sont produits et des personnes qui les cultivent, assure Colin Roche, porte-parole d’Oxfam. Elles veulent savoir ce qu’elles peuvent faire pour améliorer les choses et, ensemble, elles représentent un puissant moteur de changement. Oxfam suggère cinq mesures simples que n’importe qui peut prendre, qu’il s’agisse de réduire les déchets alimentaires ou de réaliser des économies d’énergie lors de la cuisson, afin d’aider à remettre sur les rails le système alimentaire mondial. »

Cinq actions concrètes

Un nouveau rapport d’Oxfam intitulé « La recette du changement ou comment chaque consommateur peut participer à un système alimentaire plus juste » énonce cinq actions concrètes qui, si nous sommes assez nombreux à les accomplir dans le monde, peuvent aider les agriculteurs et agricultrices pauvres à se nourrir et à nourrir leurs communautés, contribuer à la lutte contre le changement climatique qui entrave la production agricole et éviter le gaspillage de précieuses ressources agricoles telles que l’eau :

  • Manger moins de viande : si, aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Espagne et au Brésil, les ménages urbains optaient pour un repas sans viande une fois par semaine pendant un an, ce geste de remplacer la viande par des lentilles ou des haricots réduirait les émissions de gaz à effet de serre tout autant que si l’on retirait 3,7 millions de voitures de la circulation.
  • Réduire les déchets alimentaires : dans les six pays considérés, une pomme sur six finit à la poubelle, ce qui représente 5,3 milliards de pommes par an. La production, la commercialisation et la décomposition de ces pommes engendrent une quantité d’émissions de gaz à effet de serre équivalente à celle résultant de la combustion de 10 millions de barils de pétrole. Le simple fait de n’acheter que les pommes dont nous avons besoin et de les conserver au réfrigérateur permettrait de limiter un tel gaspillage.
  • Soutenir les petits producteurs, par exemple en achetant équitable : si les consommateurs brésiliens, britanniques, étatsuniens et espagnols optaient pour deux barres chocolatées issues du commerce équitable chaque mois au lieu de leur marque habituelle, ils en achèteraient au total plus de 12,5 milliards par an. Ce choix pourrait contribuer à changer la vie des personnes qui vivent et travaillent sur les 90 000 petites exploitations de cacao dans le monde.
  • Acheter des produits de saison : beaucoup d’énergie est gaspillée par la culture d’aliments au mauvais endroit et au mauvais moment de l’année. Nous pouvons économiser de l’énergie et réduire les émissions de gaz à effet de serre en mangeant davantage de fruits et légumes de saison, cultivés près de chez nous.
  • Cuisiner intelligemment : des gestes aussi simples que mettre un couvercle sur la casserole peuvent réduire de 70 % votre consommation d’énergie lors de la cuisson des aliments.

Tous ensemble, nous pouvons faire la différence

« Notre comportement au supermarché ou dans la cuisine a de l’importance, insiste Colin Roche. Les petits gestes accomplis par un grand nombre de personnes se cumulent. C’est ainsi que, tous ensemble, nous pouvons considérablement améliorer les conditions de vie des personnes qui peinent à nourrir leur famille dans le monde.

« Si nous sommes suffisamment nombreux à agir, les répercussions se feront sentir tout au long de la chaîne alimentaire. Les États et les grandes multinationales qui soutiennent notre système alimentaire défaillant seront obligés de changer leur manière d’opérer. »

Selon l’enquête menée auprès de plus de 5 100 mères vivant dans des villes du Brésil, de l’Inde, des Philippines, du Royaume-Uni, des États-Unis et de l’Espagne, les femmes des pays développés ressentent un lien moins fort avec les producteurs de denrées alimentaires et ont moins conscience de l’incidence de leurs choix alimentaires sur la planète et ses habitants que leurs homologues des pays en développement.

À titre d’exemple, aux Philippines, 86 % des mères estiment connaître l’impact que leurs choix alimentaires ont sur le monde en général, contre seulement 46 % aux États-Unis. De même, 60 % des Indiennes interrogées ressentent un lien avec les producteurs de denrées alimentaires, contre seulement 23 % des Britanniques.

En savoir plus

Télécharger le rapport La recette du changement ou comment chaque consommateur peut participer à un système alimentaire plus juste

CULTIVONS : la campagne d'Oxfam pour un monde dans lequel tout un chacun pourra manger à sa faim

Notre comportement au supermarché ou dans la cuisine a de l’importance.
Colin Roche
Porte-parole d'Oxfam

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