Banques en exil

Comment les grandes banques européennes profitent des paradis fiscaux

Le monde des paradis fiscaux est encore trouble et entouré de mystères. Actuellement, en Europe, seules les entreprises du secteur bancaire sont obligées de publier les bénéfices réalisés et les impôts payés dans chaque pays d’implantation, y compris les paradis fiscaux. Cette obligation, connue sous le nom de « reporting pays par pays public », est la conséquence des mesures prises au lendemain de la crise financière avec pour objectif de rendre les banques plus transparentes et redevables de leurs activités vis-à-vis des citoyens.

Depuis 2015, toutes les banques installées dans l’Union européenne rendent donc des comptes sur leurs opérations dans le monde entier. Le présent rapport est le résultat d’une recherche inédite menée par Oxfam, exploitant pour la première fois et analysant en profondeur ces informations. Il expose l’ampleur du recours aux paradis fiscaux par les 20 plus grandes banques de l’Union Européenne.

Les paradis fiscaux favorisent notamment le transfert de bénéfices, une pratique de longue date des entreprises multinationales, y compris des banques, qui consiste à déplacer artificiellement leurs bénéfices dans des pays à fiscalité faible, voire nulle, afin d’échapper à l’impôt. Ce tour de passe-passe comptable bien connu se caractérise par des bénéfices amoindris, voire des pertes, déclarés par les entreprises dans les territoires où elles ont réalisé leur activité économique, avec pour effet et d’y réduire artificiellement leurs contributions fiscales.