Le couteau dans la plaie

L’urgente nécessité de prévenir les expulsions forcées dans les camps en Haïti

Publication date: 10 décembre 2012
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A la veille de la troisième commémoration du tremblement de terre dévastateur de janvier 2010 en Haïti, cette note d’information vise à mettre en lumière la situation des centaines de milliers d'Haïtiens vivant toujours dans des camps, sans logement adéquat. Dans ce contexte, les Haïtiens déplacés sont aujourd'hui confrontés à des menaces d’évictions persistantes et aggravant leur situation déjà précaire, souvent violentes, de la part de propriétaires fonciers désireux de reprendre leur terre.

Il est impératif de faire la lumière sur la situation des déplacés face à ces sérieuses menaces d’évictions, afin d’attirer l’attention de l’opinion publique nationale et internationale sur cette problématique, de sorte que les droits des personnes déplacées puissent être convenablement protégés.

Recommandations

Le Gouvernement doit :

  • donner un mandat clair à l’Unité de logement et de construction de bâtiments publics (UCLBP) d’inclure dans la Politique nationale du logement, de l’habitat et du développement urbain des mécanismes de prévention des expulsions forcées ; la table sectorielle « Logement » qui a récemment été lancée par l’UCLBP devrait veiller à l’application de ces mécanismes ;
  • inclure dans les prochains programmes de retour et de relogement tous les camps, en particulier ceux menacés, en vue de favoriser un retour durable des populations déplacées dans les conditions de sécurité, de dignité avec un minimum d’accès aux services sociaux de base et des possibilités de génération de revenus ;
  • reconnaître que les propriétaires ont une préoccupation légitime de récupérer leurs propriétés et que l’Etat a une responsabilité envers eux. En même temps, les autorités publiques doivent s’assurer de la sécurité des personnes déplacées contre les menaces et les actes violents des propriétaires et autres responsables d’évictions pour les faire déguerpir.

Les Nations Unies doivent :

  • remettre dans leur agenda humanitaire comme priorité la question des expulsions forcées ou des menaces d’expulsions comme violation des droits des personnes déplacées à un logement convenable.

Les bailleurs de fonds doivent :

  • continuer à soutenir financièrement le gouvernement dans la mise en œuvre des programmes de retour et de relocalisation et insister sur la nécessité de proposer des solutions durables pour les déplacés, spécialement les personnes les plus vulnérables.