Des dirigeant-e-s du monde entier s’unissent pour réclamer un vaccin universel contre le COVID-19

Publié: 14th mai 2020
Un vaccin universel

Plus de 140 dirigeant-e-s et expert-e-s du monde entier, dont le Président de l’Afrique du Sud et Président de l’Union africaine, Cyril Ramaphosa, le Premier Ministre du Pakistan, Imran Khan, le Président de la République du Sénégal, Macky Sall et le Président de la République du Ghana, Nana Addo Dankwa Akufo-Addo, ont signé une lettre ouverte appelant tous les gouvernements à s’unir en faveur d’un vaccin universel contre le COVID-19. Cet appel a été lancé quelques jours seulement avant la réunion virtuelle des ministres de la Santé à l’occasion de l’Assemblée mondiale de la santé, qui se tiendra le 18 mai. 

Dans cette lettre, qui constitue la prise de la position politique la plus ambitieuse à ce jour sur un vaccin contre le COVID-19, les dirigeant-e-s exigent que tous les vaccins, traitements et tests soient produits en masse, libres de brevet, distribués sur un pied d’égalité et mis gratuitement à la disposition de toute la population, et ce dans tous les pays.

Parmi les autres signataires figurent l’ancienne Présidente du Libéria, Ellen Johnson Sirleaf, l’ancien Premier Ministre du Royaume-Uni, Gordon Brown, l’ancien Président du Mexique, Ernesto Zedillo, ainsi que l’ancienne administratrice du Programme des Nations Unies pour le développement et ancienne Première Ministre de la Nouvelle-Zélande, Helen Clark. 

Ces personnalités se joignent à d’éminent-e-s économistes, défenseur-e-s de la santé et autres dignitaires, comme Mary Robinson, présidente du groupe des « Global Elders » et ancienne Présidente de l’Irlande, Joseph Stiglitz, lauréat du prix Nobel, John Nkengasong, directeur des Centres africains de contrôle et de prévention des maladies, et Dainius Pūras, Rapporteur Spécial des Nations Unies sur le droit qu’a toute personne de jouir du meilleur état de santé physique et mentale possible.

« À l’heure actuelle, des milliards de personnes attendent un vaccin, qui est notre plus grand espoir de mettre fin à cette pandémie », a déclaré Cyril Ramaphosa, président de l’Afrique du Sud. « En tant que pays d’Afrique, nous sommes déterminés à faire en sorte que le vaccin contre le COVID-19 soit mis au point et distribué rapidement, exempt de brevets et gratuit pour tou-te-s. Toutes les avancées scientifiques doivent être partagées entre les gouvernements. Personne ne doit se voir relégué au dernier rang de la file d’attente pour le vaccin du fait de son lieu de résidence ou de ses revenus ».

« Il nous faut travailler ensemble pour vaincre ce virus. Nous devons mettre en commun toutes les connaissances, l’expérience et les ressources à notre disposition pour le bien de l’humanité toute entière », a déclaré Imran Khan, Premier Ministre du Pakistan. « Les dirigeant-e-s du monde ne sauraient trouver le repos tant que chaque individu, dans chaque pays, n’est pas en mesure de bénéficier rapidement et gratuitement d’un vaccin ». 

Cette lettre, coordonnée par ONUSIDA et Oxfam, met en garde contre le fait que le monde ne peut se permettre d’ériger des barrières (comme les monopoles et la concurrence) faisant obstacle à la nécessité universelle de sauver des vies.

« Nous sommes confronté-e-s à une crise sans précédent qui exige une réponse sans précédent », a déclaré l’ancienne Présidente du Liberia, Ellen Johnson Sirleaf. « En tirant des leçons de la lutte contre le virus Ebola, les gouvernements doivent lever tous les obstacles à la mise au point et au déploiement rapide des vaccins et des traitements. Aucun intérêt n’est plus grand que le besoin universel de sauver des vies. »

Les dirigeant-e-s ont noté que des progrès sont faits et qu’une coopération multilatérale s’est instaurée entre de nombreux pays et organisations internationales en matière de recherche et de développement, de financement et d’accès. Citons notamment les 8 milliards de dollars US recueillis par l’Union européenne en promesses de dons, à l’occasion de son appel international lancé le 4 mai. 

Toutefois, alors que de nombreux pays et entreprises avancent à un rythme sans précédent vers la mise au point d’un vaccin efficace, les dirigeant-e-s demandent des engagements concrets pour faire en sorte que ce futur vaccin soit abordable et disponible pour tou-te-s dans les plus brefs délais. Ces engagements sont les suivants :

  • Une mise en commun obligatoire au niveau mondial des brevets et le partage de la totalité des connaissances, des données et des technologies en relation avec le COVID-19, afin de garantir que tout pays puisse produire ou acheter à un prix abordable des doses de vaccins, des traitements et des tests.
     
  • La mise en place rapide d’un plan mondial de fabrication et de distribution équitable de tous les vaccins, traitements et tests, entièrement financé par les pays riches et garantissant des « prix coûtants réels » en toute transparence ainsi qu’un approvisionnement fondé sur les besoins, plutôt que sur la capacité à payer. Cela impliquerait de prendre des mesures urgentes pour accroître considérablement les capacités de fabrication afin de produire les vaccins en quantité suffisante, ainsi que de former et recruter des millions de professionnel-le-s de la santé pour les distribuer. 
     
  • La garantie que les vaccins, les traitements et les tests du COVID-19 seront mis gratuitement à la disposition de toute la population, partout dans le monde, en accordant la priorité aux travailleurs/ses les plus exposé-e-s, aux personnes vulnérables et aux pays pauvres qui ont des capacités moindres pour sauver des vies.


« Face à cette crise, nous ne pouvons pas continuer comme si de rien n’était. La santé de chacun-e d’entre nous dépend de celle de tou-te-s les autres », a déclaré Helen Clark, ancienne Première Ministre de Nouvelle-Zélande. « Le vaccin contre le COVID-19 ne doit appartenir à personne et doit être gratuit pour tout le monde. Sur le plan diplomatique, les formules creuses ne suffisent pas : nous avons besoin de garanties juridiques, et ce sans attendre ».

« Les solutions du marché ne sont pas appropriées pour lutter contre une pandémie », a déclaré Nelson Barbosa, ancien ministre des Finances du Brésil. « Un système de santé publique, comprenant une vaccination et une prise en charge gratuites dès qu’elles sont disponibles, est essentiel pour faire face au problème, comme le montre l’expérience brésilienne en matière de licences obligatoires pour les médicaments antirétroviraux dans le cas du VIH ».
 

Notes aux rédactions

Ensemble pour un vaccin universel contre le COVID-19— lettre ouverte et liste complète de signataires
 

Contact

Anna Ratcliff à Oxford (Royaume-Uni) | anna.ratcliff@oxfam.org | +44 7796 993288
Annie Thériault à Montreal (Canada) | annie.theriault@oxfam.org | +51 936 307 990

Pour plus d'information, veuillez suivre @Oxfam

 

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