L’enquête sur l’éviction de plus de 20 000 Ougandais doit permettre aux victimes d’obtenir justice

Publié: 21st septembre 2011

Jeremy Hobbs, directeur exécutif d’Oxfam International, affirme :

« Oxfam apprécie l’engagement pris par l’entreprise britannique New Forests Company (NFC) d’enquêter sur l’expulsion de plus de 20 000 individus en Ouganda afin de faire place à ses plantations de foresterie. Cette enquête devra être menée de manière indépendante et en toute transparence, et ses conclusions devront être rendues publiques dans les plus brefs délais. Ces personnes ont perdu leurs terres et leur maison, sans recevoir aucune indemnisation.

Oxfam s’alarme de voir New Forests Company continuer d’affirmer que toutes les évictions étaient volontaires et pacifiques, alors que les preuves et les témoignages des personnes concernées indiquent clairement le contraire. L’entreprise doit ouvrir les yeux et réaliser que certaines choses se sont très mal passées en Ouganda et qu’il est de son devoir de réparer les dommages causés. Seulement alors les hommes, femmes et enfants luttant maintenant pour leur survie pourront obtenir une indemnisation, de nouvelles terres et commencer à reconstruire leur vie. »

L’entreprise affirme que les audits conduits par le Forest Stewardship Council (FSC) et la Société financière internationale (IFC) indiquent que les évictions ont été menées de plein gré et de manière pacifique. Toutefois, Oxfam a des raisons de penser que ces deux audits n’ont pas été menés dans le respect des normes internationales approuvées et qu’ils ne couvraient pas les deux plantations faisant l’objet de l’enquête. De surcroît, les rapports ne tiennent pas compte des expériences des communautés touchées et aucune preuve tangible ne vient corroborer leurs conclusions.

Les recherches d’Oxfam semblent indiquer qu’au moins 22 500 individus ont perdu leur maison et leurs terres pour faire place aux activités de la société britannique de bois. De nombreuses personnes ont confié à Oxfam avoir été expulsées par la force et laissées dans le dénuement le plus complet, n’ayant plus suffisamment de nourriture ou d’argent pour envoyer leurs enfants à l’école. »

Déclaration de New Forests Company en réponse au rapport d’Oxfam (22 septembre 2011) :

« New Forests Company prend très au sérieux les allégations d’Oxfam, qui vont faire l’objet d’une enquête immédiate et exhaustive de notre part. Selon les informations à notre disposition, ces réinstallations ont été menées en toute légalité, de manière volontaire et pacifique, ce que nos propres observations sur le terrain ont d’ailleurs confirmé.

Ces informations ont aussi été corroborées à plusieurs reprises par des audits rigoureux de l’entreprise menés par des organisations internationales hautement respectées, dont le FSC (Forest Stewardship Council) et l’IFC (Société financière internationale, branche financière de la Banque mondiale). Le FSC a conclu que : « les représentants officiels considèrent Namwasa comme l’une de leurs missions les plus pacifiques et les mieux réussies pour encourager les individus empiétant illégalement sur des terres à quitter de leur plein gré les Réserves forestières centrales. Ils souhaitent s’en servir de modèle pour de futures interventions dans des zones controversées ».

NFC est surpris de voir à quel point les preuves empiriques recueillies par Oxfam sont différentes de ces conclusions.

NFC regrette également qu’Oxfam ait décidé de publier ce rapport hautement préjudiciable sans avoir donné à NFC la chance d’enquêter sur ces allégations.

En prenant pour cible NFC, Oxfam a choisi une société qui peut se prévaloir d’une expérience irréprochable en matière d’investissement et de développement communautaires et qui, en quelques années d’existence, a non seulement créé plus de 2 000 emplois dans les communautés reculées de l’Ouganda mais y a aussi favorisé l’accès à la santé, l’éducation, l’eau potable et aux carburants. L’Afrique a besoin d’investissements étrangers responsables. »

La réponse de NFC reproduite ci-dessous a été traduite de l'anglais au français par Oxfam, à titre informatif. Le texte original, en anglais, est disponible ici.

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Contact

Tricia O'Rourke, tricia.orourke@oxfaminternational.org, +44 1865 339157 ou +44 7876 397915