Accords d'Oslo : vingt ans d’occasions manquées ont sapé toute avancée vers la paix entre Israël et Palestine

Publié: 13th septembre 2013

Pour que des pourparlers de paix puissent enfin aboutir, il ne faut pas répéter les erreurs du passé

Les nouvelles négociations entre Israéliens et Palestiniens doivent rattraper vingt ans d’occasions manquées depuis les accords d’Oslo, déclare aujourd’hui l’ONG Oxfam. Pour que les négociations aient une chance d’aboutir, toutes les parties doivent impérativement mettre fin aux actions sur le terrain qui continuent de saper les chances d’une paix durable.

En ce jour anniversaire des accords de paix d’Oslo, la vie de millions de Palestiniens est pire qu’elle ne l’était il y a vingt ans, estime Oxfam. Au cours des dernières années, le gouvernement israélien a ainsi étendu ses colonies dans le territoire occupé et accru le contrôle sur la vie des Palestiniens. Depuis 1993, le nombre de colons israéliens a doublé, passant de 260 000 à plus de 520 000. Les colonies israéliennes contrôlent aujourd’hui plus de 42 % de la terre palestinienne. Le système de checkpoint et autres restrictions sur les mouvements de Palestiniens a séparé des familles entières et détruit l’économie.

Depuis la reprise des négociations de paix, un schéma identique menace d’émerger de nouveau, alerte Oxfam. Durant les six dernières semaines, Israël a approuvé la construction d’environ 3 600 logements dans les colonies de Cisjordanie et de Jérusalem Est et démoli au moins 36 foyers palestiniens. Au cours des vingt dernières années, Israël a détruit plus de 15 000 bâtiments palestiniens dont des maisons, des systèmes hydrauliques et des installations agricoles.

« L’espoir créé par le processus d’Oslo a été brisé par deux décennies d’obstructions et de promesses non-tenues. Alors que les différentes parties débattent du processus de paix, les évolutions sur le terrain rendent la vie des Palestiniens plus difficile, ce qui fragilise les chances d’arriver à une solution. Si un processus de paix appelle naturellement à des concessions des deux côtés, les civils palestiniens ont jusqu’à présent payé le prix fort », déclare Nishant Pandey, directeur d’Oxfam pour le Territoire Palestinien Occupé et Israël.

Les actions menées au cours des vingt dernières années ont fait perdre plusieurs centaines de millions de dollars par an à l’économie palestinienne. L’économie gazaouie a, à elle seule, perdu plus de 76 millions de dollars par an étant donné que plus de 35 % de ses terres agricoles sont interdites de culture et qu’Israël a réduit les eaux praticables par les pêcheurs palestiniens de 20 milles nautiques, conformément à ce qui avait été établi à Oslo, à six milles nautiques aujourd’hui. Les exportations de Gaza ont diminué de plus de 97 % depuis que le blocus économique a été mis en place en 2007.

L’échec des accords d’Oslo est à l’origine de la seconde Intifada, qui a tué des milliers de personnes, des Palestiniens pour la plupart. Les affrontements entre les groupes armés palestiniens à Gaza et les forces israéliennes continuent de tuer et de menacer la vie de civils dans les deux camps.

Le processus d’Oslo divisait le territoire palestinien en zones A, B et C pour une période de cinq ans. Vingt ans plus tard, Israël conserve le contrôle total de la zone C qui constitue 61 % de la Cisjordanie. Moins d’1 % de cette zone est disponible pour le développement palestinien et plus de 94 % des demandes de permis palestiniens ont été rejetées ces dernières années.

« C’est une bonne nouvelle que les négociations aient repris, tout doit être mis en œuvre pour que les discussions aboutissent. Mais la communauté internationale doit faire attention à ne pas répéter les erreurs des vingt dernières années. Les Israéliens autant que les Palestiniens doivent avoir la possibilité de vivre en paix. La seule façon d’assurer la sécurité et la prospérité à tous est d’arriver à un accord de paix qui respecte les droits de l’Homme d’un côté comme de l’autre », conclut Nishant Pandey.

Les Israéliens autant que les Palestiniens doivent avoir la possibilité de vivre en paix.
Nishant Pandey
Directeur d’Oxfam pour le Territoire Palestinien Occupé et Israël

Notes aux rédactions

Les chiffres sont tirés de la note d’information « 20 facts: 20 years since the Oslo Accords » (« 20 ans, 20 réalités depuis les accords d’Oslo ») dans laquelle Oxfam met en avant la façon dont les conditions de vie des Palestiniens de Cisjordanie, Gaza et Jérusalem Est se sont dégradées depuis le processus de paix d’Oslo.

Contact

Alun McDonald, Media and Communications Lead, Oxfam in the Occupied Palestinian Territory and Israel:

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  • +972592992208 (Cisjordanie et Gaza)
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Mathilde Magnier, chargée média Oxfam France :

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