Ebola : la Francophonie doit agir maintenant pour une sortie de crise rapide, mais il faudra plus que cela

Publié: 27th novembre 2014

L’épidémie d’Ebola a franchi le cap des 5 000 morts en Afrique de l’Ouest, au moment où 35 chefs d’Etats se réunissent à Dakar, du 29 au 30 novembre 2014, pour le Sommet de la Francophonie. C’est l’occasion pour neuf organisations internationales engagées dans la réponse à la crise Ebola dans la région d’exhorter l’Organisation internationale de la Francophonie à passer à l’action pour sauver des vies et limiter les impacts de cette catastrophe.

Action Aid, Action contre la Faim, ICVA, Amnesty International, Oxfam, Plan International, Save the Children, Water Aid, World Vision International parlent d’une seule voix, pour attirer l’attention des décideurs et de la communauté francophone sur les besoins immédiats mais aussi sur les impacts secondaires et à plus long terme de la crise Ebola en Afrique de l’Ouest, notamment sur les systèmes sanitaires, les enfants et la sécurité alimentaire.

Une menace réelle pour l'accès aux soins

Selon Natasha Quist, Directrice de Save the Children pour l’Afrique de l’Ouest, « de nombreux médecins et infirmiers ont donné leur vie en voulant sauver celle des autres. Mais Ebola n’a pas seulement fragilisé, mais aussi souligné, la faiblesse des systèmes de santé dans les pays affectés et en Afrique de l’Ouest ». L'épidémie Ebola constitue une menace réelle pour l’accès aux soins de santé de base comme la santé maternelle, néonatale et infantile. La restauration et le renforcement de systèmes de santé, encore trop fragiles et inégalitaires, est une absolue nécessité. 

Depuis le début de l'épidémie, on estime à « au moins 3 700 le nombre d’enfants en Guinée, au Libéria et en Sierra Leone ayant perdu un ou leurs deux parents », déclare Adama Coulibaly le Directeur de Plan International. Cette situation expose de nombreux enfants à une extrême vulnérabilité et nécessite d’intégrer la protection de l’enfant dans la réponse globale d’urgence et les stratégies à long terme.

Des risques de crise alimentaire

Selon Action Contre la Faim, « l’épidémie Ebola freine la croissance économique et affecte la sécurité alimentaire de la région. L'arrêt du commerce transfrontalier, le manque de main d'œuvre et les diverses pénuries déjà notées font craindre le pire ». Anticipant le risque d’une prochaine crise alimentaire, en Sierra Leone, le président a informé que les performances du secteur agricole ont reculé de 30%. Il importe donc de rompre l’isolement économique des pays affectés, tout en renforçant la capacité de réponses des pays à risque.

Les organisations internationales estiment que dans ce contexte d'une situation d'urgence sanitaire, les États de la Francophonie sont tenus en même temps que tous les autres Etats, en vertu du droit international relatif aux droits humains, d’immédiatement prêter une assistance visant à répondre aux besoins des populations affectées à court et long terme, tout en veillant à respecter, protéger et concrétiser tous les droits humains des personnes affectées.

Des pertes économiques considérables

« En tant que décideurs politiques et économiques, les 77 membres de l'OIF doivent maintenant prendre des mesures urgentes pour contenir la maladie à virus Ebola en apportant une aide immédiate aux pays affectés et à risque. Les échanges commerciaux sont compromis. Les pertes économiques en Afrique occidentale seront énormes, avec des impacts immédiats qui se font déjà sentir dans les pays affectés et limitrophes. Les petits commerçants perdent leurs revenus. Les prévisions d’une croissance économique pour l’année à venir se trouvent compromises et cette tendance doit être renversée », souligne Vincent Koch, responsable de la réponse Ebola à Oxfam.

21 artistes appellent à la mobilisation

La voix des organisations internationales se joint à celles de 21 artistes signataires d’une lettre ouverte pour appeler les pays membres d’« assurer rapidement la disponibilité du personnel, de l'équipement et le financement nécessaire pour mettre fin à l'épidémie ».

Les signataires déclarent que les Chefs d’Etat de l’OIF doivent saisir l’occasion de ces retrouvailles à Dakar pour travailler ensemble à résoudre la crise. « Au-delà des mots, seules des mesures concrètes soutenues par une volonté politique de premier ordre permettront de stopper la progression de l’épidémie et d’alléger les souffrances de nos compatriotes, » ont ils déclaré.

Cet appel destiné aux acteurs du Sommet de la Francophonie arrive au moment où le virus Ebola continue à décimer l’Afrique de l'Ouest tuant jusqu'à 70% des personnes infectées dont plus de la moitié des femmes. En moyenne et dans l'ensemble des trois pays, les enfants et les jeunes âgés de moins de 17 ans représentent 22% des cas confirmés du virus, selon l’Unicef. Aussi, cette épidémie empêche 4 millions d’enfants d’aller à l’école dans les pays affectés, les privant ainsi de leur droit le plus élémentaire et hypothéquant l’avenir de toute une génération !

Au-delà des mots, seules des mesures concrètes soutenues par une volonté politique de premier ordre permettront de stopper la progression de l’épidémie et d’alléger les souffrances de nos compatriotes.
21 artistes signataires d'une lettre ouverte aux chefs d'Etat de l'OIF

Notes aux rédactions

Contact

Pour plus d’informations, veuillez contacter :

  • Aissatou Sall Ndoye, Coordinatrice régionale Media et Communications Oxfam, ASall@oxfam.org.uk + 221 77 639 41 78
  • Florence Ndiaye Cissé, Spécialiste Régionale Media, Plan international, Florence.Cisse@plan-international.org , + 221 77 740 36 00
Tagged with