Un an après le conflit de 2014 à Gaza, Oxfam livre un constat accablant : pour la majeure partie de la population, les conditions de vie ne se sont pas améliorées et, sans grand espoir d’emploi, de reconstruction ou de sécurité, l’avenir s’assombrit pour toute la jeune génération. Rares ont été les mesures prises pour prévenir un nouveau conflit et assurer un développement qui permettrait de remettre sur pied l’économie gazaouie.
Le chômage atteint des sommets quasi inégalés dans le monde, avec 67,9 % des personnes de moins de 24 ans désormais sans travail. Même parmi les diplômés, le chômage atteint 40 %. Le manque de débouchés oblige un nombre croissant de jeunes à tenter, au risque de leur vie ou de se faire arrêter, de franchir la clôture qui délimite la frontière avec Israël pour aller chercher du travail. On estime que 300 000 jeunes gazaouis ont besoin d’un soutien psychosocial pour faire face aux traumatismes du conflit et au stress du blocus, qui ne leur laisse aucune possibilité de sortir de la bande de Gaza.
Le conflit a porté un nouveau coup à l’économie de Gaza, déjà mise à mal par huit années de blocus israélien, limitant la sortie des personnes et des marchandises de même que l’entrée de matériaux de construction essentiels. L’économie dépend de plus en plus de l’aide internationale, dont 80 % de la population est désormais tributaire.
« Si l’on espère apporter une solution durable à ce conflit, les jeunes doivent pouvoir se projeter dans un avenir dans lequel ils aient la possibilité d’étudier, de poursuivre leurs rêves et de fonder une famille, en étant confiants dans les perspectives de leurs propres enfants. Gaza doit être reconstruite dans les plus brefs délais. Sa population doit également pouvoir se déplacer, faire du commerce et trouver un emploi dans une économie qui fonctionne. Une paix durable passera par le développement économique et par le respect des droits fondamentaux. Or seule la levée du blocus permettra de réunir ces deux conditions », estime Catherine Essoyan, responsable régionale d’Oxfam.
Au rythme actuel, beaucoup d’adolescentes et adolescents d’aujourd’hui seront des parents âgés quand la reconstruction s’achèvera à Gaza : selon les dernières estimations, reconstruire les habitations nécessaires pourrait prendre plus de 70 ans. Des réparations ont certes commencé sur des immeubles endommagés, mais aucune des habitations entièrement détruites par les bombardements de l’an dernier n’a encore été reconstruite. Vingt écoles sont encore en ruine, de même que des hôpitaux et d’autres infrastructures essentielles. Il appartient aussi aux différentes factions politiques palestiniennes de conjuguer leurs efforts pour veiller à ce que la reconstruction progresse.
La politique de séparation de la bande de Gaza et de la Cisjordanie mise en œuvre par le gouvernement israélien a eu un impact dévastateur sur l’économie et l’emploi. La Banque mondiale a récemment estimé qu’elle ampute le PIB actuel de Gaza de 3,9 milliards de dollars. Dans la bande de Gaza, les effectifs du secteur de la construction, autrefois prospère, ont été divisés par plus de deux depuis le début du blocus, malgré les besoins pressants en matière de reconstruction après le conflit. Rien que l’an dernier, la production agricole a diminué de 31 %. Pour les actifs, les salaires ont baissé de 15 % depuis le début du blocus, passant de 69,1 NIS par jour en 2007 à 61,4 aujourd’hui. Dans le secteur de l’agriculture et de la pêche, les salaires ont même chuté de 26 %. La fermeture de la frontière avec l’Égypte a en effet restreint davantage encore la circulation des personnes.
Malgré le cessez-le-feu temporaire de l’an dernier, les actes de violence à l’encontre de la population civile se poursuivent. Outre près de 170 tirs d’essai principalement effectués sur la mer, six roquettes palestiniennes ont été tirées sur Israël, contre plus de 700 incidents de tir israéliens sur Gaza durant la même période. Les « zones d’accès restreint » mises en place par l’armée israélienne à l’intérieur des terres et sur le littoral empêchent les agriculteurs de cultiver près d’un tiers des surfaces agricoles et les pêcheurs de gagner leur vie. Depuis le cessez-le feu de l’an dernier, plus de 300 incidents de tir contre les pêcheurs ont été enregistrés, soit plus d’un par jour.
Notes aux rédactions
Selon la Banque mondiale, le taux de chômage dans la bande de Gaza est désormais le plus élevé du monde (mai 2015).
Contact
Depuis Gaza et Jérusalem, des porte-parole d’Oxfam peuvent accorder des interviews sur la situation un an après le conflit de 2014.
Alun McDonald à Jerusalem - alun.mcdonald@oxfamnovib.nl / +972546395002
Arwa Mhanna à Gaza - amhanna@oxfam.org.uk ; +972598910981
Suivre @Oxfam_fr
Selon la Banque mondiale, le taux de chômage dans la bande de Gaza est désormais le plus élevé du monde (mai 2015).
Depuis Gaza et Jérusalem, des porte-parole d’Oxfam peuvent accorder des interviews sur la situation un an après le conflit de 2014.
Alun McDonald à Jerusalem - alun.mcdonald@oxfamnovib.nl / +972546395002
Arwa Mhanna à Gaza - amhanna@oxfam.org.uk ; +972598910981
Suivre @Oxfam_fr