Oxfam accélère les nouveaux changements stratégiques dans ses opérations mondiales

Publié: 20th mai 2020


L’organisation souhaite optimiser l’impact de son action, transférer le pouvoir vers le Sud et s’adapter aux répercussions financières du coronavirus.

Oxfam vient d’annoncer aujourd’hui qu’elle va entreprendre une réorganisation stratégique de ses opérations mondiales afin de s’adapter aux répercussions financières de la pandémie de coronavirus.

L’organisation internationale a entamé sa révision stratégique sur dix ans à la fin 2018, déterminée à avoir une incidence mondiale plus diversifiée et mieux adaptée à un monde en mutation rapide. Ces changements permettront à Oxfam d’être plus efficace dans le travail qu’elle mène avec ses partenaires et les communautés qu’elle soutient pour lutter contre la pauvreté et les inégalités à l’échelle planétaire, et pour aider la population à surmonter les crises humanitaires. Oxfam s’attèlera à transférer le pouvoir de décision vers le Sud et à réorienter ses équipes pour qu’elles travaillent selon des méthodes et sur des questions davantage en accord avec leurs contextes locaux spécifiques. 

Oxfam gère actuellement des programmes dans 66 pays et compte 20 affiliés. L’organisation restera présente physiquement dans 48 pays, dont six pourraient devenir de nouveaux membres affiliés indépendants. Elle prévoit d’accroître les ressources allouées à certains de ces programmes et de redéfinir les modalités de chacun d’entre eux en fonction des besoins particuliers de la population locale. Elle supprimera progressivement 18 de ses bureaux pays. Au total, ces changements concerneront environ 1 450 personnes sur près de 5 000 membres du personnel des programmes et 700 organisations partenaires sur près de 1 900. Oxfam honorera les engagements qu’elle a pris à l’égard de ses partenaires et de ses bailleurs.

Selon les propos de Chema Vera, directeur général intérimaire d’Oxfam International : « La première étape essentielle consiste à analyser, sous un prisme stratégique, les sites où nous travaillons et nos méthodes de travail, pour qu’Oxfam puisse continuer à contribuer le mieux possible à la lutte contre les inégalités, afin de mettre fin à la pauvreté et aux injustices, et d’exercer la plus grande influence possible en faveur du changement. Cela fait déjà un certain temps que nous nous préparons à cette démarche, mais nous sommes maintenant en train d’accélérer la prise de décisions clés à la lumière des répercussions de la pandémie mondiale. »

« Dans certains pays, la présence d’Oxfam se fera plus forte au fur et à mesure que nous concentrerons les ressources de nos programmes et que nous renforcerons nos partenariats locaux pour optimiser l’impact de notre action. Dans d’autres, nous mettrons davantage l’accent sur nos objectifs humanitaires ou notre travail d’influence. »

« Inévitablement, nous avons dû faire des choix très difficiles quant aux pays où nous n’aurons plus de présence physique. Cette réorganisation prendra du temps. Nous éprouvons un profond sentiment de responsabilité à l’égard des bureaux pays qui vont être fermés et nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour que les personnes avec lesquelles nous travaillons puissent envisager l’avenir avec confiance. Ainsi, nous allons notamment poursuivre le travail avec nos partenaires et nos alliés dans les pays où il n’y aura plus de bureau Oxfam, afin d’appuyer les mouvements sociaux et d’inciter les gouvernements et le secteur privé à instaurer des changements positifs. »

À l’instar de nombreux organismes de bienfaisance, organisations et entreprises, Oxfam a vu ses finances considérablement affectées par la crise du coronavirus. L’incertitude persistante, notamment en ce qui concerne la propagation du virus et la rapidité avec laquelle les pays pourront sortir de leur confinement, ne nous permet pas de donner des chiffres exacts à ce stade. Une grande partie des affiliés d’Oxfam ont été confrontés à des fermetures de boutiques et à l’annulation de leurs activités de collecte de fonds. Nombre d’entre eux réalisent déjà des économies dans l’immédiat, notamment en gelant les embauches de personnel, en recourant à des mises à pied provisoires, en réduisant leur budget réservé aux déplacements et en encourageant des baisses volontaires des salaires, en particulier chez les cadres supérieur-e-s. Certains commencent à restructurer leurs opérations, ce qui contribuera à accroître l’efficacité de l’ensemble de la confédération.

Chema Vera a également affirmé que « le coronavirus a rendu le travail d’Oxfam en faveur des populations les plus vulnérables du monde plus crucial que jamais, mais, dans le même temps, il entrave notre capacité d’action. Nous sommes extrêmement reconnaissant-e-s à nos bailleurs et à nos sympathisant-e-s dont la générosité sans faille nous aide à relever ce défi sans précédent. Je tiens à exprimer mes remerciements les plus sincères à notre personnel et au travail remarquable qu’il a accompli pour aider les personnes et les communautés avec lesquelles nous travaillons à améliorer leurs conditions de vie. Les changements organisationnels que nous avons annoncés aujourd’hui, combinés à d’autres phases de transformation dans les mois à venir, jetteront les bases de ce qui nous attend au cours de la prochaine décennie, à mesure que les effets à long terme de cette pandémie dévastatrice se précisent ».

« Les décisions difficiles que nous annonçons aujourd’hui nous permettront de continuer à avoir un impact positif dans la vie des personnes les plus démunies, d’une manière qui, à notre avis, sera encore plus pertinente et ciblée qu’auparavant. Elles établissent en outre le schéma directeur des futurs changements que nous appliquerons dans le reste de notre réseau pour appuyer ce travail, en veillant à ce que l’ensemble de la confédération Oxfam repose sur une base financière stable », a-t-il ajouté.

Au cours des deux prochains mois, le conseil de direction d’Oxfam va s’atteler à la tâche de remodeler le réseau des affiliés de la confédération, afin de garantir des avantages durables et une stabilité financière à long terme. Elle améliorera la manière dont ses affiliés partagent leurs services pour soutenir sa nouvelle présence mondiale, effectuera une rationalisation ciblée de ces services en conséquence, réduira encore les coûts administratifs et restructurera son secrétariat international.
 

Notes aux rédactions

  • Oxfam est une confédération composée de 20 membres « affiliés » indépendants, chacun doté de son propre conseil de direction et de sa propre structure de gouvernance.
     
  • La confédération Oxfam gère actuellement 66 équipes de programme pays. Dans le cadre de sa restructuration, elle étudiera la possibilité d’intégrer de nouveaux membres affiliés dans six pays : l’Indonésie, les Philippines, la Colombie, le Sénégal, le Kenya et la région du Pacifique* (une refonte de cinq équipes pays actuelles). En comptant ces six nouveaux affiliés, Oxfam maintiendra sa présence dans 48 pays, avec des stratégies opérationnelles redéfinies. Elle mettra progressivement fin à ses programmes dans 18 pays, à savoir : la Thaïlande, l’Afghanistan, le Sri Lanka, le Pakistan, le Tadjikistan, Haïti, la République dominicaine, Cuba, le Paraguay, l’Égypte, la Tanzanie, le Soudan, le Burundi, le Rwanda, la Sierra Leone, le Bénin, le Libéria et la Mauritanie. 
     

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