Selon un sondage mondial, 8 personnes sur 10 sont favorables à l’imposition des entreprises pétrolières et gazières pour financer la lutte contre les dommages climatiques

Publié: 19th juin 2025

Une majorité de personnes estime que les gouvernements doivent taxer les compagnies pétrolières, gazières et charbonnières pour les pertes et dommages liés au climat, et que leur gouvernement n’en fait pas assez pour contrer l’influence des ultra-riches et des industries polluantes sur l’élaboration des politiques. Telles sont les principales conclusions d’une enquête mondiale, qui reflète un large consensus, tous niveaux de revenus, affiliations politiques et tranches d’âge confondus.  

L’étude, commanditée conjointement par Greenpeace International et Oxfam International, a été présentée lors des réunions sur le climat des Nations Unies à Bonn (SB62, du 16 au 26 juin), où les gouvernements discutent des priorités en matière de politique climatique, notamment des moyens de mobiliser au moins 1 300 milliards de dollars par an pour financer la lutte contre le changement climatique dans les pays du Sud d’ici 2035. Le sondage a été réalisé dans 13 pays, dont la plupart des pays du G7. 

L’étude menée par Dynata s’accompagne d’une recherche supplémentaire réalisée par Oxfam qui montre qu’une une taxe sur les bénéfices des entreprises polluantes appliquée à 585 compagnies pétrolières, gazières et charbonnières pourrait rapporter jusqu’à 400 milliards de dollars dès la première année. Ce montant est comparable aux coûts annuels des pertes et dommages causés par le changement climatique dans les pays du Sud estimés à entre 290 et 1 045 milliards de dollars par an d’ici 2030.

Principales conclusions de l’étude : 

  • 81 % des personnes interrogées sont favorables à l’instauration de nouvelles taxes sur les compagnies pétrolières, gazières et charbonnières pour financer la réparation des dommages résultant de catastrophes climatiques causées par les combustibles fossiles (tempêtes, inondations, sécheresses et incendies de forêt).
  • 86 % des personnes interrogées dans les pays sondés sont favorables à ce que les recettes provenant de l’augmentation des taxes sur les compagnies pétrolières et gazières soient reversées aux communautés les plus touchées par la crise climatique. Le changement climatique touche de manière disproportionnée les populations des pays du Sud, qui sont historiquement les moins responsables des émissions de gaz à effet de serre.
  • À la question "Qui faudrait-il imposer pour financer l’aide aux personnes ayant survécu à des catastrophes climatiques causées par les combustibles fossiles ?", 66 % des personnes interrogées dans les pays sondés répondent les compagnies pétrolières et gazières ; 5 % suggèrent d’imposer la population active, 9 % préfèrent taxer les biens de consommation et 20 % plaident pour taxer les entreprises.
  • 68 % estiment que l’industrie des combustibles fossiles et les ultra-riches ont une influence négative sur les politiques dans leur pays. 77 % des personnes interrogées se disent plus disposées à soutenir un·e candidat·e politique qui privilégie l’imposition des ultra-riches et de l’industrie des combustibles fossiles. 

     

D’après une étude menée par Oxfam, 585 des plus grandes entreprises polluantes du secteur des combustibles fossiles dans le monde ont réalisé 583 milliards de dollars de bénéfices en 2024, soit une augmentation de 68 % par rapport au niveau de 2009. Les émissions annuelles de 340 de ces entreprises (pour lesquelles des données étaient disponibles) représentent plus de la moitié des émissions mondiales de gaz à effet de serre causées par les activités humaines. Leurs émissions sur une seule année devraient causer quelque 2,7 millions de décès liés à la chaleur au cours des 100 prochaines années. 

En appliquant une taxe sur les bénéfices de ces entreprises polluantes, les énergies renouvelables deviendraient plus rentables que les combustibles fossiles. Cela encouragerait les entreprises à investir dans les énergies renouvelables et permettrait d’éviter davantage de décès liés au changement climatique causé par les combustibles fossiles. Cette nouvelle taxe doit s’accompagner d’une fiscalité plus forte pour les ultra-riches et les autres entreprises polluantes. Les gouvernements devraient imposer ces taxes à l’échelle nationale et oeuvrer activement auprès des Nations Unies à l’élaboration d’un accord fiscal mondial équitable.  

« Les gens comprennent que les tempêtes, les inondations, les sécheresses, les feux de forêt et autres phénomènes météorologiques extrêmes sont alimentés par les compagnies pétrolières et gazières. Au lieu de laisser les communautés assumer seules ces coûts dévastateurs, les gouvernements peuvent débloquer d’énormes sommes d’argent pour investir dans des solutions climatiques en faisant payer les entreprises exploitant des énergies polluantes », rappelle Rebecca Newsom, responsable Politique mondiale de la campagne « Stop Drilling. Start Paying. » (« Arrêtez de forer, commencez à payer ») de Greenpeace. « Le Polluters Pay Pact rassemble les communautés en première ligne face aux catastrophes climatiques, les citoyen·nes engagé·es, les premiers intervenants comme les pompiers et les organisations humanitaires du monde entier afin d’appeler les responsables politiques à agir dès maintenant en faisant payer les pollueurs, et non les citoyen·nes, pour les dommages causés par le changement climatique. »  

Selon Amitabh Behar, Directeur général d’Oxfam International : « Les géants du pétrole, du gaz et du charbon savent depuis des décennies que leurs produits polluants font des ravages sur l’humanité. Les entreprises continuent de tirer profit de la dégradation du climat. Leur cupidité détruit la vie et les moyens de subsistance de millions de femmes, d’hommes et d’enfants, principalement dans les pays du Sud, soit les populations qui ont le moins contribué à la crise climatique. Les gouvernements doivent écouter leurs citoyen·nes et tenir les pollueurs fortunés responsables des dommages qu’ils causent. Une nouvelle taxe sur les industries polluantes pourrait apporter un soutien immédiat et significatif aux pays vulnérables au changement climatique et enfin encourager les investissements en faveur des énergies renouvelables et d’une transition juste. »  

Notes aux rédactions

  • L’étude a été menée par le bureau d’études de marché Dynata en mai et juin 2025 en Afrique du Sud, en Allemagne, au Brésil, au Canada, en Espagne, aux États-Unis, en France, en Inde, en Italie, au Kenya, au Mexique, aux Philippines et au Royaume-Uni. Ensemble, ces pays représentent près de la moitié de la population mondiale. Tous les résultats sont disponibles ici.
     
  • Le modèle de taxe sur les bénéfices des pollueurs riches d’Oxfam est expliqué dans ce blog  et dans la note méthodologique. La note méthodologique explique également la base de calcul des émissions des entreprises du secteur des combustibles fossiles et leur impact sur les décès liés à la chaleur. Ces décès ont été calculés sur la base des émissions de l’année 2023. 

Contact

Cass Hebron à Bruxelles | cass.hebron@oxfam.org | +32 485913688 

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