Reconnaître les réussites et corriger les failles
L’aide au développement permet de sauver des millions de vies humaines. Cependant, malgré les nombreux succès incontestables, près de 1,4 millions de gens vivent encore dans des conditions de pauvreté extrême. Ce constat a mis en doute l’efficacité de l’aide au développement et, dernièrement, a alimenté une quantité de critiques. Les sceptiques ont ressorti des exemples concrets de l’échec de l’aide au développement pour affirmer que toute forme d’aide est mauvaise et devrait être réduite ou supprimée. Cette affirmation est à la fois incorrecte et irresponsable.
L’aide qui ne sert pas à réduire la pauvreté et l’inégalité – une aide définies par des intérêts géopolitiques, une aide qui est trop souvent gaspillée pour rémunérer des consultants trop chers, une aide qui incite les différentes structures étatiques à rendre des comptes aux donateurs plutôt qu’aux citoyens – a très peu de chance de réussir.
Ce rapport examine les faits et conclut qu’il reste énormément de progrès à faire mais que non seulement l’aide de qualité du 21e siècle permet de sauver des vies, mais elle est également indispensable pour développer la capacité des pays pauvres et de leurs populations à trouver eux-mêmes les solutions pour sortir de la pauvreté.
L’aide seule – même au 21e siècle – ne suffit pas pour assurer, à tous ceux qui vivent dans la pauvreté, une vie belle et digne. Mais, intégrée à de bonnes réformes systémiques, l’aide peut et va permettre à des millions de gens de sortir de la pauvreté et de la dépravation.
Recommandations principales:
- S’assurer que l’aide sert aux citoyens engagés, sert à créer les conditions qui permettent de réduire la pauvreté et l’inégalité, et soutenir des formes diverses de financement pour contribuer au développement.
- Employer des modèles variés de distribution de l’aide, injecter plus de moyens dans les budgets si nécessaire et s’assurer qu’un pourcentage de l’aide est attribué aux organisations de la société civile, pour permettre aux citoyen de contrôler les décisions de leurs gouvernements.
- Améliorer la prévisibilité de l’aide en augmentant la proportion de l’aide consacrée aux budgets au développement en général, mais également par secteur (santé, éducation…) lorsque cela est nécessaire, et limiter les conditions d’attribution de l’aide en fonction des indicateurs de pauvreté définis et sur lesquels les parties se sont accordées.
- Consacrer 0,7 pour cent de leur revenu national à l’aide, et définir comment ce budget peut être atteint, avec des échéances contraignantes.
- Rejeter une culture de corruption, respecter les droits de l’homme et agir de manière transparente et responsable.
- Mettre en place un environnement judiciaire grâce auquel des organisations de la société civile peuvent surveiller les activités de l’État et assurer ainsi le respect de l’indépendance des entités non-gouvernementales telles que les agences d’audit et le pouvoir judiciaire.