Réaction d’Oxfam au G20 de Brisbane

Publié: 16th novembre 2014

La promesse du G20 à poursuivre une croissance inclusive et durable est la bienvenue, mais sa réponse à la crise d'Ébola est dangereusement insuffisante.

Inégalités et croissance inclusive

Pour Winnie Byanyima, directrice générale d'Oxfam International :

« Les inégalités extrêmes ne cessent de croître dans le monde, notamment dans les pays du G20. Alors qu’il y a désormais un consensus mondial sur le fait que les inégalités sont néfastes pour la croissance, la lutte contre les inégalités doivent être au cœur du plan du G20 pour redresser le PIB de ses membres.

« Même si nous saluons l’engagement continu du G20 en faveur de la croissance inclusive et durable, celui-ci doit être suivi de mesures concrètes pour s’assurer que les 40% pour les plus pauvres en bénéficient davantage que les 10% les plus aisés ».

Réforme fiscale

« L'engagement et les progrès du G20 à lutter contre l'évasion fiscale des multinationales sont les bienvenus, mais la proposition actuellement sur la table ne suffira pas à empêcher les pays pauvres d’être saignés à blanc : selon nos calculs, l’évasion fiscale des entreprises représente pour les pays pauvres un manque à gagner de 100 milliards de dollars par an.

« Malgré les efforts de l'OCDE, la plupart des pays en développement sont encore exclus du processus de décision sur les questions fiscales mondiales.

« Le Luxembourg, paradis fiscal notoire, participe aux négociations sur la réforme des règles fiscales mondiales, mais la Sierra Leone, où le virus Ebola fait rage et où six entreprises multinationales bénéficient d’incitations fiscales équivalant à huit fois le budget de la santé, en est exclue. Cela est tout sauf juste.

« Oxfam appelle maintenant à l’organisation d’un Sommet fiscal mondial, où tous les pays participeront de manière équitable à déterminer des règles équitables pour tous en matière de fiscalité »

Ebola

« Les dirigeants du G20 ont reconnu les conséquences à court et à long terme du virus Ebola, mais ils n’ont pas pris de nouveaux engagements pour répondre à la crise. Nous risquons donc de ne pas être en mesure d’atteindre l’objectif de l’ONU qui visait à renverser la vapeur sur le virus Ebola avant le 1er décembre.

« Les Etats-Unis, le Royaume-Uni, l'Union européenne, le Canada, la Chine et l'Allemagne ont fait preuve d’un certain leadership sur le sujet, mais dans l'ensemble, la réponse du G20 à cette crise est très décevante. »

Egalité des sexes

« Nous nous félicitons des engagements à réduire les inégalités entre les sexes dans le domaine du travail de 25 % d'ici à 2025.

« La réalisation de cet objectif aura un impact positif sur la croissance, mais la réalisation de l'égalité des sexes nécessite d'autres mesures sociales et économiques, comme la réduction de l'écart salarial entre hommes et femmes, et la fin des barrières à la participation économique, sociale et politique des femmes.

« Nous nous félicitons de la déclaration de la Turquie indiquant qu'elle mettra les inégalités et de l'inclusion à l'agenda de sa présidence du G20 en 2015. »

Notes aux rédactions

Contact

Pour des interviews avec Winnie Byanyima, prière de contacter Caroline Hooper-Box au +61 400 540 704 ou caroline.hooper-box@oxfaminternational.org ; pour des entretiens avec nos porte-parole (en français, espagnol et turc), contacter Laurelle Keough au +61 425 701 801 laurellek@oxfam.org.au 

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