Une année s’est écoulée depuis que les premiers reportages ont alerté le monde sur les pluies de mousson d’une intensité inhabituelle qui s’abattaient sur la province du Khyber Pakhtunkhwa (KPK), au nord-ouest du Pakistan, alors que la région était déjà ravagée par un conflit armé et qu’elle commençait tout juste à se relever du séisme dévastateur de 2005. Il est difficile d’imaginer des inondations d’une force et d’une portée telles que celles qui ont suivi. Les eaux ont inondé pas moins d’un cinquième du pays et affecté 20 millions de personnes, détruisant 1,6 million d’habitations et laissant plus de 14 millions de Pakistanais dans une situation d’extrême vulnérabilité (www.pakresponse.org).
Oxfam a lancé un appel de fonds le 3 août 2010, comptant sur la générosité de ses sympathisants pour donner et sauver ainsi des vies. Oxfam a reçu plus de 75 millions de dollars (6,4 milliards de PKR, soit 57 millions d’euros ou 48 millions de livres) pour venir en aide au Pakistan. Ces fonds provenaient de différents ensembles de bailleurs : le public, des gouvernements donateurs et d’autres institutions et organisations. À eux seuls, "Disasters Emergency Committee" (RU) et "Dutch Cooperating Aid Organizations" (SHO) ont levé 14 millions de dollars (1,204 milliard de PKR, soit 10 millions d’euros ou 9 millions de livres) ; et ensemble, les affiliés d’Oxfam ont levé directement 21 millions de dollars (1,805 milliard de PKR, soit 14 millions d’euros ou 13 millions de livres, soit 27% du total reçu par Oxfam pour cette crise), dont la plupart provenait de ressources publiques. Étant donné la conjoncture économique défavorable, ce résultat était très satisfaisant, et l’argent confié directement à Oxfam a contribué à améliorer les vies de plus de 2,4 millions de personnes.
Ce rapport a été conçu pour rendre des comptes aux particuliers, aux gouvernements et aux autres institutions qui ont participé si généreusement à la constitution du fonds humanitaire d’Oxfam ; mais aussi aux organisations partenaires, aux alliés, aux membres du personnel et aux bénévoles. Une section "Financement" vous donnera un aperçu de la façon dont les fonds ont été levés et dépensés. La section finale consacrée à "L’avenir" met en lumière les plans d’Oxfam pour apporter une assistance lors de la phase de reconstruction de cette situation d’urgence.
Principales recommandations
- Il est capital de conserver l’élan qui a été pris cette année, durant les premiers stades de l’intervention humanitaire. Cet élan doit être reporté sur les nouvelles phases consacrées au développement et à la préparation pour l’avenir.
- Des réformes doivent à présent être mises en place afin de combattre certaines des inégalités régnant dans la société et pour rendre la population du Pakistan plus résistante aux chocs.
- Oxfam fait pression sur le gouvernement pakistanais, ainsi que sur les autorités fédérales et provinciales, pour qu’ils développent un plan de reconstruction national au centre duquel se trouveraient les besoins des personnes. Un tel programme doit prévoir d’allouer des ressources à la construction d’habitations résistant aux catastrophes naturelles ainsi qu’à la mise en place de réformes agraires tournées vers l’avenir et largement favorables aux personnes pauvres.
- L’objectif d’Oxfam pour les trois prochaines années est de continuer à travailler avec des partenaires afin d’apporter une contribution considérable aux efforts de reconstruction des autorités et des institutions pakistanaises, grâce à au soutien financier et à l’investissement de la communauté internationale.
- Tout en mettant en oeuvre des programmes de redressement et de reconstruction dans les zones touchées par les inondations, Oxfam continuera de mener un travail de plaidoyer en vue de construire un avenir juste et viable pour la population du Pakistan.