Changement climatique : cinq catastrophes naturelles qui demandent une action d’urgence

Survivors of Cyclone Idai in Beira, Mozambique

Les risques climatiques sont des phénomènes naturels faisant partie de cycles saisonniers. Il y a toujours eu des ouragans, des sécheresses, des incendies, des inondations et des vents violents. Cependant nous assistons désormais à des destructions et des dévastations d’une ampleur nouvelle et terrifiante.

L’année 2019 a connu des catastrophes climatiques dévastatrices dans plusieurs régions du monde comme le cyclone Idai, des vagues de chaleur meurtrières en Inde, au Pakistan et en Europe, ainsi que des inondations en Asie du Sud-Est. Des millions de personnes, du Mozambique au Bangladesh, ont déjà perdu leur habitation, leurs moyens de subsistance et des proches en raison de ces phénomènes météorologiques devenus de plus en plus dangereux et fréquents.

Pourquoi ces phénomènes météorologiques sont-ils si violents ?

En deux mots, les changements climatiques qui se produisent à travers le monde exacerbent les phénomènes météorologiques extrêmes et accroissent le risque de catastrophes climatiques. L’augmentation de la température de l’air et de l’eau entraîne une élévation du niveau des mers et renforce l’intensité des tempêtes, des vents, des sécheresses et des incendies qui durent plus longtemps, ainsi que des précipitations et des inondations. Les faits sont accablants :
 

  • Le nombre de catastrophes liées au climat a triplé dans les trente dernières années.
  • Entre 2006 et 2016, la vitesse d’élévation du niveau des océans était 2,5 fois supérieure à celle enregistrée sur la quasi-totalité du XXe siècle.
  • Les catastrophes imputables au changement climatique forcent plus de 20 millions de personnes par an à se déplacer.
  • Le Programme des Nations Unies pour l’environnement estime que les coûts des dégâts et de l’adaptation au changement climatique pourraient atteindre entre 140 et 300 milliards de dollars par an d’ici 2030 pour les pays en développement.
     

Des catastrophes climatiques qui se multiplient et s’intensifient

Cyclones Idai et Kenneth

En mars 2019, le cyclone Idai a coûté la vie à plus de 1 000 personnes au Zimbabwe, au Malawi et au Mozambique, et il a dévasté des millions d’autres dans toute l’Afrique australe, entraînant des pénuries alimentaires et laissant les populations dépourvues de services de base. Des glissements de terrain meurtriers ont emporté des habitations et dévasté les terres, les cultures et les infrastructures. À peine six semaines plus tard, le cyclone Kenneth a balayé le nord du Mozambique, frappant des régions où aucun cyclone tropical n’avait été observé depuis l’avènement des satellites. (Photo: Tommy Trenchard/Oxfam)
 

Incendies en Australie

En Australie, le début de l’année 2020 a été marquée par les pires incendies de l’histoire, faisant suite à l’année la plus chaude jamais enregistrée, qui avait laissé le sol et la végétation particulièrement secs. Les incendies ont fait au moins 28 morts, brûlé plus de 10 millions d’hectares, rasé des communautés entières et dévasté les habitations de milliers de familles. De plus, la dangereuse fumée dégagée par les feux affecte des millions de personnes. Plus d’un milliard d’animaux ont péri, dont des espèces endémiques qui risquent de ne jamais se rétablir, tout comme certains écosystèmes. (Photo: Oxfam)
 

Sécheresses en Afrique de l’Est

Les températures inhabituellement élevées de la mer imputables au changement climatique ont doublé la probabilité de sécheresse dans la région de la Corne de l’Afrique. Des épisodes sévères survenus en 2011, 2017 et 2019 ont à plusieurs reprises décimé les cultures et le bétail. 15 millions de personnes en Éthiopie, au Kenya et en Somalie sont actuellement confrontées à de graves pénuries alimentaires et d’eau. Elles n’ont plus les moyens de se nourrir et ont été contraintes de fuir. Elles ont un besoin urgent d’aide, pourtant celle-ci n’est financée qu’à 35 %. (Photo: Pablo Tosco/Oxfam)
 

Inondations en Asie du Sud

L’année dernière, des inondations et des glissements de terrain meurtriers ont forcé 12 millions de personnes à quitter leur foyer en Inde, au Népal et au Bangladesh. Il y a tout juste deux ans, de fortes pluies de mousson inhabituelles et des inondations intenses avaient frappé les mêmes pays, détruisant tout sur leur passage et se traduisant par la perte de nombreuses vies. Dans certaines zones, les inondations étaient les pires depuis près de trente ans et un tiers du Bangladesh s’est retrouvé sous l’eau. Certes on s’attend toujours à des inondations pendant la mousson, mais les scientifiques remarquent que les pluies observées dans la région sont décuplées par l’augmentation de la température à la surface de la mer en Asie du Sud. (Photo: Fabeha Monir/Oxfam)
 

Couloir de la sécheresse en Amérique centrale

Les ravages d’El Niño, décuplés par la crise climatique, ont plongé le « couloir de la sécheresse » d’Amérique centrale dans sa sixième année de sécheresse. Le Guatemala, le Honduras, le Salvador et le Nicaragua ont vu leur saison sèche de trois mois prolongée à six mois ou plus. La plupart des récoltes ont été mauvaises.3,5 millions de personnes, dont beaucoup dépendent de l’agriculture pour se nourrir et subvenir à leurs besoins, ont besoin d’aide humanitaire, tandis que 2,5 millions de personnes se trouvent en situation d’insécurité alimentaire. (Photo: Pablo Tosco/Oxfam)

Un impact disproportionné sur les populations les plus pauvres

Les catastrophes climatiques extrêmes touchent tous les pays, riches et pauvres. Mais face à un avenir sur lequel pèsent des risques accrus, il est essentiel d’ouvrir les yeux sur la réalité de celles et ceux qui souffrent le plus du changement climatique, et d’y remédier. Pour Oxfam, c’est une question de justice : les personnes en situation de pauvreté sont plus durement touchées par le changement climatique, alors même qu’elles n’en sont pas responsables.

Le changement climatique chasse de très nombreuses personnes de chez elles, les enfonçant davantage dans la pauvreté et l’insécurité alimentaire. Les populations des pays pauvres sont au moins quatre fois plus susceptibles d’être déplacées par des conditions météorologiques extrêmes que celles des pays riches. 

Le monde est engagé dans une course contre la montre pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et aider les populations les plus vulnérables à faire face aux effets du changement climatique, qui se font déjà sentir aujourd’hui et qui s’aggraveront dans les années à venir. Il est temps d’agir.

Rejoignez le mouvement #monclimatmonavenir

La crise climatique détruit déjà la vie de millions de personnes. Elle affecte le plus durement les personnes qui y ont le moins contribué.

Nous avons toutes et tous un rôle à jouer, et nous devons agir dès maintenant.

Rejoignez notre communauté mondiale #monclimatmonavenir pour changer la donne et nous aider à affronter le plus gros défi que l’humanité ait jamais relevé.

Photo principale: Sergio Zimba/Oxfam