L’accord conclu entre l’Union européenne et la Turquie pour contrôler les migrations et faciliter le retour des migrants « irréguliers » a conduit en Grèce à des politiques et des pratiques de court terme, à la fois non viables, inefficaces et dangereuses, dénoncent Oxfam et 24 autres ONG à l’approche du troisième anniversaire de cet accord.
Dans une lettre ouverte à l’intention des dirigeant-e-s europée-ne-s, Oxfam et d’autres ONG soulignent qu’on a pu compter jusqu’à pas moins de 20 000 personnes bloquées dans des camps de l’UE dans des conditions inhumaines, insalubres et dangereuses.
Actuellement, près de 12 000 personnes (soit deux fois plus que la capacité d’accueil maximale) ont été contraintes de passer l’hiver dans des centres d’accueil et d’identification surpeuplés, avec pour tout abri des tentes ou des conteneurs non chauffés et un accès limité à l’eau courante et à l’électricité. En l’absence de mesures de sécurité et de protection suffisantes, elles y sont exposées aux violences, au harcèlement et à l’exploitation.
D’après le groupe d’organisations, ces conditions déplorables sont le résultat de la politique européenne qui vise à confiner les demandeurs et demandeuses d’asile dans des « hotspots » sur les îles grecques, plutôt que de les accueillir sur le continent européen.
En conséquence, tandis que le nombre global de demandes d’asile en Europe a diminué ces trois dernières années, celui des demandes déposées en Grèce continentale et dans les îles grecques a considérablement augmenté. À Lesbos, le nombre de demandes d’asile a ainsi plus que triplé pour atteindre plus de 17 000 en 2018.
Selon Renata Rendón, responsable de mission pour Oxfam en Grèce : « L’UE permet que des personnes soient confinées dans des conditions épouvantables tout en essayant en vain de les renvoyer en Turquie. Les dirigeant-e-s européen-ne-s manquent à leur responsabilité de protéger ces migrant-e-s qui fuient la guerre et les persécutions. Il faudrait pourtant apporter du soutien à ces personnes qui vivent les moments les plus vulnérables de leur vie ».
Marion Bouchetel, chargée de plaidoyer politique pour Oxfam en Grèce : « Ces politiques exercent une pression sur la Grèce alors que la responsabilité devrait être partagée plus équitablement. Nous appelons les dirigeant-e-s de l’UE à mettre fin à ces politiques injustes et vaines ».
Oxfam et les autres ONG de ce groupe appellent les dirigeant-e-s de l’Union européenne à :
- convenir d’urgence de modalités équitables et durables de partage des responsabilités en ce qui concerne les demandeurs et demandeuses d’asile qui arrivent en Europe, afin de veiller à ce que les États membres soient en mesure de leur offrir des conditions d’accueil décentes et dignes.
- exhorter le gouvernement grec à suspendre immédiatement les restrictions imposées à la liberté de circulation des demandeurs et demandeuses d’asile, qui les confinent inutilement dans les îles grecques, en leur imposant des conditions de vie dangereuses et déplorables et en exerçant une pression abusive sur la population insulaire.
- veiller à ce que la Grèce emploie les fonds européens pour financer les services essentiels, tels que les soins médicaux et l’assistance juridique.
- soutenir la mise en place d’un régime d’asile équitable et efficace et d’un plan d’accueil et d’intégration viable sur le long terme pour les réfugié-e-s en Grèce.
Notes aux rédactions
- Des porte-parole de l’organisation sont disponibles à Athènes et Lesbos.
- Consultez la lettre ouverte signée par Oxfam et 24 autres organisations (en anglais).
- L’accord entre l’UE et la Turquie, annoncé le 18 mars 2016, est entré en vigueur le 20 mars 2016.
- Oxfam a publié récemment le rapport « Vulnerable and abandoned », qui révèle comment des femmes enceintes, des enfants et des personnes ayant subi des tortures sont laissé-e-s pour compte dans les camps grecs alors que le système de classification utilisé pour identifier et protéger les personnes les plus vulnérables a cessé d’être opérationnel en raison d’un manque chronique de personnel et de procédés entachés d’irrégularités.
- Oxfam travaille à Lesbos depuis 2015, dans le cadre d’un programme destiné à assurer la protection des demandeurs et demandeuses d’asile. Ce programme consiste notamment à former des points focaux communautaires à la diffusion d’informations, à organiser des ateliers dans un centre de jour pour les femmes et à fournir une assistance juridique et sociale aux demandeurs et demandeuses d’asile par l’intermédiaire de partenaires.
Contact
Florian Oel | Brussels | florian.oel@oxfam.org | bureau +32 2 234 11 15 | portable +32 473 56 22 60
Pour des infos de dernière minute, suivez @Oxfam and @OxfamEU.
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- Consultez la lettre ouverte signée par Oxfam et 24 autres organisations (en anglais).
- L’accord entre l’UE et la Turquie, annoncé le 18 mars 2016, est entré en vigueur le 20 mars 2016.
- Oxfam a publié récemment le rapport « Vulnerable and abandoned », qui révèle comment des femmes enceintes, des enfants et des personnes ayant subi des tortures sont laissé-e-s pour compte dans les camps grecs alors que le système de classification utilisé pour identifier et protéger les personnes les plus vulnérables a cessé d’être opérationnel en raison d’un manque chronique de personnel et de procédés entachés d’irrégularités.
- Oxfam travaille à Lesbos depuis 2015, dans le cadre d’un programme destiné à assurer la protection des demandeurs et demandeuses d’asile. Ce programme consiste notamment à former des points focaux communautaires à la diffusion d’informations, à organiser des ateliers dans un centre de jour pour les femmes et à fournir une assistance juridique et sociale aux demandeurs et demandeuses d’asile par l’intermédiaire de partenaires.
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