Aide humanitaire, accueil des réfugiés, protection des civils : il faut agir
Les terribles souffrances de la population civile d’Alep nous rappellent de manière brutale que les Syriennes et Syriens ont besoin de la protection et de l’aide de la communauté internationale. Les gouvernements ont jusqu’à présent échoué à stopper le bain de sang dans le pays, qui a fait des centaines de milliers de morts ainsi que des millions de déplacés et de réfugiés.
Oxfam appelle à mettre fin aux violations massives des droits humains qui poussent les habitants à fuir. Tous les pays doivent également en faire plus pour aider celles et ceux qui sont affectés par les violences. Il est surtout essentiel que les pays riches ouvrent leurs portes aux réfugiés vulnérables par la réinstallation ou d’autres formes d’accueil humanitaire.
Où les réfugiés se trouvent-ils ?
La Jordanie, le Liban et la Turquie accueillent la grande majorité des Syriennes et Syriens enregistrés en tant que réfugiés et, à l’instar de l’Irak et de l’Égypte, ces pays ont dû faire face à l’afflux de réfugiés avec un soutien financier limité de la part des autres États. La situation y atteint le point de rupture. Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a enregistré près de 5 millions de réfugiés de Syrie dans les pays voisins et estime qu’au moins 10 % sont particulièrement vulnérables et ont besoin d’une solution de réinstallation.
Cependant, moins de 3 %, soit environ 130 000, sont arrivés dans des pays riches dans le cadre de programmes de réinstallation. Au Liban, une personne sur cinq est un réfugié. En Turquie, le pays qui accueille le plus grand nombre de réfugiés, 2 764 500 réfugiés syriens sont actuellement enregistrés.
Les pays riches se sont engagés à contribuer aux efforts internationaux de réinstallation, mais très peu sont passés à l’action. Ils n’ont pas non plus mis en place de voies légales et sûres d’accès à leur territoire pour les Syriennes et Syriens.
La réinstallation en chiffres : entre engagements et réalité
Royaume-Uni : alors que le Canada a réinstallé environ 35 000 Syriennes et Syriens au cours de l’année écoulée, ce chiffre dépasse à peine les 3 000 au Royaume-Uni. Cela signifie que, depuis le début du conflit en Syrie, le Canada, compte tenu de son poids économique, a contribué aux efforts internationaux de réinstallation à hauteur de 248 % de sa « juste part », contre un maigre 18 % pour le Royaume-Uni.
États-Unis : bien qu’ils aient envoyé davantage de personnel dans les pays voisins de la Syrie pour faciliter le processus, les États-Unis n’ont assumé que 10 % de leur part des efforts de réinstallation des réfugiés.
Malgré le très large soutien du public pour la réinstallation, l’Espagne a refusé une demande du HCR d’octroyer des visas à 500 étudiants syriens réfugiés en Jordanie et au Liban.
En Russie, seulement deux Syriens ont reçu le statut de réfugié, bien que le pays ait signé la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés. En comparaison, le Liban accueille à lui seul plus d’un million de réfugiés syriens.
La réinstallation, une nécessité absolue pour les 10 % les plus vulnérables
Nous appelons la communauté internationale à partager la prise en charge des réfugiés plus équitablement, en offrant la réinstallation ou d’autres formes d’accueil humanitaire aux 10 % des réfugiés syriens les plus vulnérables d’ici à la fin 2017, en plus des autres moyens d’admission, tels que le regroupement familial et les visas d’études.
Ce que vous pouvez faire
Vous pouvez vérifier si votre pays assume sa part en consultant notre nouveau rapport Vouloir, c’est pouvoir. Les réfugiés syriens ont besoin d'abris sûrs
Dernière mise à jour : 16 décembre 2016