Alerte Soudan du Sud : répondre sans attendre à la crise humanitaire ou faire face à une catastrophe de plus grande ampleur plus tard

Publié: 22nd avril 2014

Au Soudan du Sud, la sécurité de 7 millions de personnes se dégrade très rapidement. Oxfam affirme que le Gouvernement du Soudan du Sud et les parties au conflit doivent appeler à un cessez-le-feu immédiat. La communauté internationale doit intensifier ses efforts pour que le conflit soit enrayé et des vies sauvées grâce à un apport d’aide d’urgence massif.

Oxfam s’est associée à 21 autres organisations pour publier le rapport « Loaded Guns and Empty Stomachs » (« Armes chargées, estomacs vides »).

« Combien de personnes devront-elles perdre la vie avant que les parties au conflit fassent taire leurs armes et que les bailleurs de fonds envoient plus de ressources ? Si nous n’agissons pas maintenant, nous allons être confrontés à une catastrophe humaine bien plus importante dans les semaines et les mois à venir », a déclaré Winnie Byanyima, directrice générale d’Oxfam International.

Risque élevé d'insécurité alimentaire

L’ONU actualisera son analyse de la sécurité alimentaire en début de mois prochain. Déjà près de 7 millions de personnes vont être exposées à un risque d’insécurité alimentaire grave au cours de l’année à venir si elles n’obtiennent pas plus d’aide. Plus d’un million de personnes ont fui à cause des combats, dont 270 000 vers les pays voisins. Les marchés et les établissements de santé ont été détruits. L’acheminement de l’aide s’avère très difficile, voire impossible dans certains endroits. Les cycles de culture ont été perturbés. Les semis sont insuffisants et les pluies saisonnières aggravent la situation.

D’après les organisations, avant que le dernier conflit n’éclate au mois de décembre, la situation de la sécurité alimentaire au Soudan du Sud semblait prometteuse, bien qu’encore vulnérable. Les combats ont déclenché une crise humanitaire qui a provoqué le déplacement d’un million de personnes et réduit des millions d’autres à la faim.

« Nous devons apprendre de nos erreurs passées »

« La communauté internationale semble avoir été stupéfaite par la rapidité avec laquelle la situation s’est détériorée. Elle peine à trouver une manière cohérente d’y répondre, a déclaré Winnie Byanyima. Nous devons apprendre de nos erreurs passées, au lieu de les répéter. Les pertes massives en vies humaines ne sont pas une fatalité au Soudan du Sud, mais nous ne pouvons nous en remettre à la chance et nous contenter d’espérer. Nous devons agir. »

Une crise alimentaire et nutritionnelle de grande ampleur est en cours. « Les taux de malnutrition sont déjà alarmants. Il est encore temps d’empêcher le pire », affirme Winnie Byanyima. Un enfant qui souffre de malnutrition sévère a neuf fois plus de risques de mourir sans traitement qu’un enfant bien nourri. En janvier 2014, dans les centres d’alimentation de Jonglei et du Haut-Nil, il y avait déjà deux fois plus d’enfants souffrant de malnutrition que l’année précédente.

La conférence des bailleurs de fonds à Oslo qui aura lieu le 20 mai prochain donnera l’opportunité à la communauté internationale de négocier la fin du conflit et l’intensification de l’aide alimentaire. Actuellement, l’appel de fonds de 655,2 millions de dollars pour l’aide alimentaire n’est financé qu’à 25,4 %. Oxfam travaille dans six régions du Soudan du Sud, entre la capitale, Djouba, et la ville de Melut plus au nord, et a porté assistance à 130 000 personnes victimes de la crise. Oxfam intervient également auprès des réfugiés en Ouganda et à Gambella, Éthiopie, dans le domaine de l’eau et de l’assainissement.

Combien de personnes devront-elles perdre la vie avant que les parties au conflit fassent taire leurs armes et que les bailleurs de fonds envoient plus de ressources ?
Winnie Byanyima
directrice générale d’Oxfam International

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