Les Etats doivent approuver un Traité sur le Commerce des Armes qui pourra aider à sauver des milliers de vies

Publié: 12th juillet 2010

Au début des négociations formelles entre des représentants de 192 pays aux Nations Unis le 9 juillet, des ONG du monde entier ont déclaré que les Etats doivent utiliser chaque minute disponible pour rédiger un nouveau traité international sur le contrôle des armes.

Chaque minute une personne meurt à la suite de la violence armée et des milliers d'autres sont blessées et abusées tous les jours, selon la campagne Contrôlez les armes. Ce réseau international d'organisations de la société civile précise que 128 conflits armés depuis 1989 ont fait au moins 250.000 morts chaque année.

La campagne Contrôlez les armes fait appel aux gouvernements d'engager des ressources diplomatiques réelles dans la rédaction d'un traité robuste et efficace pour le contrôle du commerce d'armes conventionnelles. On a besoin d'urgence d'un accord juridiquement contraignant qui couvrirait les armes à feu, les munitions et tout équipement y afférent, selon ces organisations.

Il n'y a pas actuellement de règles internationales compréhensives ni juridiquement contraignantes gouvernant le commerce des armes conventionnelles. Il y a des lacunes et des échappatoires dans les contrôles nationaux, de sorte que ces armes arrivent dans des zones de conflit et entre les mains de ceux qui abusent gravement les droits humains.

« Le temps des retards et excuses est passé depuis longtemps. Chaque pays doit travailler pour accomplir l'accord le plus fort possible pour empêcher que les armes tombent entre les mains des abuseurs de droits humains et fomenteurs de guerre. Nous avons besoin de règles claires pour gouverner le transfert et la réglementation du commerce d'armes. C'est du b.a.-ba. Jusqu'à la fin de la prochaine quinzaine les états membres doivent avoir fait du véritable progrès, c'est-à-dire la livraison d'un brouillon de texte », a dit Anna Macdonald, responsable à Oxfam de la campagne Contrôlez les armes.

Pour sauver des vies et protéger les moyens de subsistance, le traité doit préciser des critères basés sur les droits humains internationaux, le droit humanitaire et le développement soutenable.

Ces négociations commencent quatre ans après que l'Assemblée générale des Nations Unies - par une majorité décisive - s'est mise d'accord pour travailler vers un Traité sur le commerce des armes, qui établirait des règles et critères internationales afin de mieux contrôler le commerce. L'Assemblée n'a désigné que quatre semaines, soit 120 heures de négociations, pour développer le texte de ce nouveau document international avant la réunion finale de négociation en 2012.

« La moitié des populations les plus pauvres du monde vit dans des Etats qui risquent ou connaissent des conflits violents. La plupart des armes conventionnelles, surtout les petites armes, le matériel léger et les munitions associés sont utilisées pour commettre des infractions graves aux droits humains. L'heure est venue pour un Traité sur le commerce des armes qui protège réellement les gens et non seulement les Etats » a dit Daniel Mack, coordinateur de la politique et du plaidoyer pour le contrôle des armes à l'Institut Sou da Paz (Je suis la paix), São Paulo (Brésil).

La grande majorité des gouvernements en Afrique, aux Amériques, en Europe et en Asie ont voté depuis 2006 dans l'Assemblée générale de l'ONU en faveur du développement du traité. En décembre 2009, 151 des 192 états membres de l'ONU ont voté en faveur de commencer des négociations formelles. Cependant, environ 20 pays se sont abstenus du scrutin à l'ONU sur le Traité sur le commerce des armes, de manière persistante.

« Une petite minorité d'Etats, même puissante ne doit pas avoir la permission de faire obstruction au progrès à New-York pendant la prochaine quinzaine » a dit Brian Wood, chef du contrôle des armes à Amnesty International. « Le monde a besoin d'urgence d'un Traité à l'épreuve des balles, afin de sauver des vies, protéger des moyens de subsistance et sauvegarder les droits humains. »

En savoir plus

Campagne Contrôlez les armes

Nous avons besoin de règles claires pour gouverner le transfert et la réglementation du commerce d'armes.
Anna Macdonald
Responsable à Oxfam de la campagne Contrôlez les armes

Notes aux rédactions

L'analyse mondiale la plus exhaustive concernant les morts dans les conflits armés et en dehors de ceux-ci comme résultat direct de la violence armée jusqu'à ce jour, menée par la Déclaration de Genève contre la Violence Armée en 2008, a établi qu'entre 2004 et 2008 au moins 208.300 morts violentes ont été enregistrées dans les conflits armés, soit une moyenne de 52.000 par an.

Des enquêtes épidémiologiques tendent à prouver qu'entre 2004 et 2007 au moins 200.000 morts indirectes ont été causées par les conflits armés chaque année, et probablement encore davantage.

Enfin, on estime que 490.000 assassinats en dehors des conflits ont eu lieu chaque année dans le monde au cours des dernières années, dont 60% en moyenne - soit peut-être 300.000 par an - auraient été commis à l'aide d'armes à feu. Ces chiffres sont selon toute vraisemblance largement sous estimé.

Contact

  • Louis Belanger, Oxfam: +1 9172240834 Louis.belanger@oxfaminternational.org
  • Tom Mackey, Amnesty International: +44 7904 398 285 - tom.mackey@amnesty.org
  • Bruce Millar, International Action Network on Small Arms (IANSA): +44 207 0650867 - Bruce.Millar@iansa.org