Campagne des fermières d'Uttar Pradesh
Des femmes font 70 pourcent des activités agricoles en tant que cultivatrices et ouvrières agricoles – mais leurs contributions valables sont ignorées et elles ne sont pas reconnues comme agricultrices.
Une enquête sur le statut des femmes agricoles dans l’état indien d’Uttar Pradesh montre que seulement 6% de femmes sont propriétaires de terres, moins de 1% ont participé aux stages de formation offerts par le gouvernement, 4% ont accès au crédit par les banques et seulement 8% exercent un contrôle sur les revenus agricoles.
Des organisations non-gouvernementales qui travaillent en Uttar Pradesh avec des petits agriculteurs et des fermiers marginalisés se sont réunis pour lancer la campagne Aaroh dans 71 districts à travers l'état. Cette campagne soutenue par Oxfam est dirigée par le groupe d'action environnementale Gorakhpur en collaboration avec quatre ONG locales : Pani Sansthan, Vinoba Seva Ashram, Samarpan Jan Kalyan Samiti et Disha Samajik Sansthan.
Le but principal de la campagne est d'aider à faire reconnaître les femmes en tant qu'agricultrices pour qu'elles deviennent propriétaires de terres agricoles et qu'elles aient l'accès au crédit institutionnel, aux nouvelles technologies et aux programmes gouvernementaux.
Trois années de mobilisation intensive communautaire commencent à donner des résultats. Des femmes deviennent propriétaires de terres agricoles dans ces districts, et 8000 maris ont donné leur accord par écrit pour mettre les titres de propriété aux noms des deux époux conjointement.
Suresho de Saharanpur est actuellement propriétaire d'un hectare de terre agricole, et elle en est fière. « En m'associant à la campagne Aaroh je me suis rendue compte de l'importance des droits à la terre », dit-elle. « J'ai mentionné cette question à la maison, et après une longue lutte mon beau-père m'a donné six bighas (moins d'un hectare) de terre agricole. J'ai demandé une carte de crédit Kisan mais, là aussi j'ai dû affronter des obstacles. Les officiers de la banque m'ont exigé de faire venir aussi mon mari.
« J'ai répondu, vous ne m'avez pas appelée, moi, quand mon mari obtenait sa carte de crédit Kisan, alors pourquoi voulez-vous qu'il soit présent maintenant? Après plusieurs jours de courir du haut en bas, j'ai obtenu ma carte, et maintenant j'aurai un prêt de la banque, pour des activités agricoles. J'ai appris que rien n'est impossible si l'on persiste. »
En savoir plus
Lire le rapport : Réduire de moitié la proportion de la population qui souffre de la faim : est-ce encore possible ?
Pourquoi travaillons-nous sur la justice de genre ?
Article originalement publié par Oxfam Inde.