Le violent conflit armé qui se poursuit au Soudan du Sud met la vie de millions de personnes en péril. Les femmes, les hommes et les enfants qui ont quitté leur foyer en quête de sécurité se trouvent à présent confrontés à une nouvelle menace : la faim. Il reste encore plusieurs mois avant les prochaines récoltes et la famine déjà déclarée dans une partie du territoire s’étendra à tout le pays si nous n’agissons pas dès maintenant.
Avec l’arrivée de la saison des pluies en avril ou mai, les difficultés s’accentueront tant pour les personnes dans le besoin que pour les humanitaires qui s’efforcent de leur porter assistance. Les inondations rendront les routes et les pistes d’atterrissage impraticables et risquent de favoriser la propagation du choléra et d’autres maladies transmises par l’eau.
George (prénom modifié) sur les genoux de sa mère pendant que le personnel sanitaire évalue son état nutritionnel. Cet hôpital de Nyal, dans l’État d’Unité, traite 208 enfants souffrant de malnutrition, sans mentionner les nombreux adultes en situation de sous-alimentation alarmante dans la région. Photo: Bruno Bierrenbach Feder/Oxfam
Près de 5 millions de personnes, soit 40 % de la population, sont en situation d’insécurité alimentaire extrême. « Nous pouvons constater que les communautés sont au bord de l’effondrement. Nous savons que, dans les marais qui entourent les zones en proie à la famine et où Oxfam est active, des milliers de personnes souffrent cruellement de la faim », affirme Dorothy Sang, responsable de campagne humanitaire au Soudan du Sud.
Le comté de Panyijar, dans le sud de l’État d’Unité, se situe à proximité de l’une des zones de combat les plus intenses du pays. Ce n’est pas un hasard si les 100 000 personnes touchées par cette famine meurtrière s’y trouvent également. Beaucoup ont marché des jours durant pour arriver dans des communautés qui les accueillent généreusement et partagent le peu de nourriture qu’elles ont, en attendant la prochaine distribution alimentaire qui leur permettra de survivre.
Une femme âgée au centre d’enregistrement de l’église catholique de Nyal, au Soudan du Sud. Elle est venue de Nyandong Payam avec l’aide de ses proches. Photo : Bruno Bierrenbach Feder/Oxfam
Jusqu’à présent, Oxfam et les autres organisations humanitaires ont pu endiguer la famine par des distributions alimentaires et l’acheminement d’eau potable et d’autres biens de première nécessité. Nous avons distribué de la nourriture à plus de 415 000 personnes et procuré de l’eau potable ainsi que des services d’assainissement à plus de 140 000 personnes.
Pedro Marial Rock, de l’équipe d’Oxfam, prend les signatures par empreintes digitales de Nyabiey (à gauche) et de Nyakonga (à droite) en guise d’accusé réception des vivres distribués à Nyal, le 20 mars 2017. Photo : Lauren Hartnett/Oxfam
Après avoir navigué pendant des heures sur des pirogues fournies par Oxfam, des personnes particulièrement vulnérables arrivent épuisées des îles avoisinantes à Nyal, dans le comté de Panyijar. Elles viennent s’inscrire aux distributions alimentaires du Programme alimentaire mondial (PAM). Nous utilisons ces pirogues et payons des bateliers pour que les personnes qui n’ont pas les moyens de régler le trajet ne soient pas laissées pour compte.
Marissa et ses proches ont fui la famine et le conflit sévissant dans le comté de Mayendit, où leur habitation a été incendiée, ainsi que leurs réserves de nourriture. Ils ont apporté tout ce qui leur restait à Nyal, en traînant leurs effets dans de grandes bâches à travers les marais. Ils espèrent à présent pouvoir s’inscrire à une distribution alimentaire. Photo : Dorothy Sang/Oxfam
En plus de fournir de l’eau potable et d’installer des toilettes sur les îles les plus proches de Nyal, nous aidons les communautés à améliorer leur alimentation et à gagner un revenu en créant des jardins potagers. « Il y a encore des personnes que nous n’avons pas pu atteindre. C’est ce qui nous inquiète le plus. Les combats empêchent toute intervention sur les îles éloignées. Nous ne pouvons qu’envoyer des pirogues en amont pour aider davantage de personnes, lorsque cela ne compromet pas la sécurité de notre personnel », ajoute Dorothy Sang.
Agissez maintenant
Les Sud-Soudanaises et Sud-Soudanais font tout leur possible pour s’en sortir par eux-mêmes. Dans les communautés où arrivent de nouvelles personnes déplacées, les familles offrent généreusement le peu qu’elles possèdent. Mais cela ne suffit pas. Nous devons acheminer davantage de nourriture, d’eau potable et d’autres biens de première nécessité pour les personnes les plus vulnérables.
Aidez-nous à réunir les fonds nécessaires pour porter assistance aux personnes dans le besoin avant qu’il ne soit tard. Votre soutien compte. Faites un don.