Pourquoi les droits fonciers collectifs nous concernent toutes et tous

La communauté Shipibo de Santa Clara de Uchunya, en Amazonie péruvienne, fait face à l'invasion de ses terres ancestrales par des plantations de palmiers à huile et des trafiquants. 7 000 hectares de forêt ont été détruits. Photo : Diego Pérez/Oxfam

La communauté Shipibo de Santa Clara de Uchunya, en Amazonie péruvienne, fait face à l'invasion de ses terres ancestrales par des plantations de palmiers à huile et des trafiquants. 7 000 hectares de forêt ont été détruits. Photo : Diego Pérez/Oxfam

"Ces communautés dépendent de leurs terres coutumières pour nourrir leurs familles. Mais leurs terres nourrissent aussi la planète."

Joan Carling, membre du conseil consultatif de Land Rights Now

Près de 2,5 milliards de personnes dans le monde dépendent de terres communautaires pour assurer leur subsistance. Ces terres, dont la propriété, l’utilisation ou la gestion est collective, couvrent plus de la moitié de la surface de la planète.

Alors que les populations autochtones et les communautés locales ont cultivé et protégé ces terres pendant des siècles, elles n’en détiennent légalement qu’un cinquième.

Les autres terres, qui représentent au moins 5 milliards d’hectares, ne sont pas protégées et demeurent exposées au risque d’accaparement par des États et des entreprises. En Afrique, 90 % des terres rurales ne figurent ainsi sur aucun registre.

Sécuriser les droits fonciers collectifs : un bénéfice pour la planète entière

Il est de plus en plus avéré que la pleine propriété foncière, lorsqu’elle est détenue par les peuples indigènes et les communautés locales, contribue à préserver la diversité culturelle et à lutter contre la pauvreté et la faim. 

L’absence de reconnaissance des droits fonciers communautaires n’est pas seulement une atteinte aux droits humains. Elle est aussi une menace pour la sécurité alimentaire mondiale et la capacité de l’humanité à combattre le changement climatique.

Janeth Pareja Ortiz, de la communauté Ipuana, en Colombie, est une défenseuse des droits humains, territoriaux et environnementaux.

Elle vit près de la rivière d'Aguas Blancas, qui était sa principale ressource de subsistance jusqu'à ce qu'une compagnie minière commence à y déverser des déchets toxiques, avant de détourner son cours. Peu de temps après, la rivière s'est asséchée.

Janeth a dénoncé les pratiques de cette société mais n'a reçu en échange que des menaces de mort jusqu'à ce qu'elle soit obligée de fuir.

Protégée par des gardes du corps armés, elle milite aujourd'hui au sein de l'organisation "Fuerza de Mujeres Wayuu" et continue de défendre les droits humains, territoriaux et environnementaux des communautés de la région.

Photo: Pablo Tosco/Oxfam

Joignez-vous à une mobilisation mondiale

Un puissant mouvement en faveur de la protection des droits fonciers est en train de se constituer dans le monde. Du Myanmar au Guatemala, de l’Australie à l’Ouganda, les peuples indigènes et les communautés locales se mobilisent pour demander la reconnaissance de leurs droits.

Ensemble, nous pouvons les aider et soutenir leurs luttes courageuses. Dans le cadre du mouvement mondial Land Rights Now, nous demandons aux gouvernements et aux entreprises de mettre fin aux accaparements de terres et  de faire respecter les droits fonciers autochtones et communautaires afin d’assurer notre avenir alimentaire et préserver la biodiversité et la culture.

Land Rights Now logo

LandRightsNow est une campagne internationale en faveur de la sécurisation des droits fonciers autochtones et communautaires. Depuis son lancement en mars 2016, elle a été rejointe par plus de 800 organisations et des milliers de participants à travers le monde. Son objectif est de doubler la superficie mondiale des terres légalement reconnues comme appartenant aux peuples indigènes et aux communautés locales d'ici 2020.