food crisis

Selon un nouveau rapport d’Oxfam publié à l’occasion de la Journée mondiale de l’alimentation, on estime que 7 000 à 21 000 personnes meurent de faim chaque jour dans des pays touchés par des conflits.

En 2011, la Somalie a été confrontée à une famine dévastatrice qui a fait plus de 250 000 décès, dont la moitié étaient des enfants âgés de moins de cinq ans. Malgré les nombreux signaux d'alerte, la communauté internationale n’a pas agi à temps. Près d’une décennie plus tard, la réaction des dirigeant·es mondiaux/ales est de nouveau tardive et insuffisante face à la crise alimentaire catastrophique en Afrique de l’Est.

Un peu plus d’une décennie après qu'une famine dévastatrice a coûté la vie à plus de 250 000 personnes en Somalie, près de 500 000 personnes vivent désormais dans des conditions proches de la famine en Afrique de l'Est. Une fois de plus, alors que la sonnette d’alarme a été tirée à plusieurs reprises ces deux dernières années, nous réagissons trop tard et avec trop peu de moyens pour éviter la crise.

Plus de 260 millions de personnes additionnelles risquent de basculer dans la pauvreté extrême en 2022 à cause de la COVID-19, de l'accroissement des inégalités mondiales et du choc de la hausse des prix alimentaires, amplifié par la guerre en Ukraine, dénonce Oxfam dans un nouveau rapport publié aujourd’hui. 

En réponse au rapport sur l’atténuation des changements climatiques publié aujourd’hui par le groupe de travail III du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), Nafkote Dabi, responsable de la politique climatique d’Oxfam, déclare : « Le rapport du GIEC est catégorique : la vérité sur le réchauffement climatique est triste et brutale. Si des initiatives de grande envergure ne sont pas prises d’urgence, les conséquences – déjà visibles – seront dramatiques pour les populations : augmentation de la faim, maladies, effondrements économiques, migrations de masse et vagues de chaleurs insupportables. »

La pandémie de COVID-19 attise les braises d’une crise alimentaire croissante, exposant des millions de personnes supplémentaires à la famine. Oxfam reconnaît la nécessité pour les gouvernements d’intervenir de toute urgence pour contenir la propagation du coronavirus, mais les appelle également à agir sans attendre pour mettre un terme à cette crise de la faim.

Un an et demi après le début de la pandémie de Covid-19, les décès imputables à la faim dépassent ceux dus au virus. Les conflits permanents, les conséquences économiques de la pandémie et la crise climatique ont précipité des millions de personnes dans une insécurité alimentaire extrême. Rien ne justifie au 21ème siècle que l’on souffre de la faim dans le monde. Nous pouvons y mettre un terme.

Oxfam a averti aujourd’hui que des millions de personnes en Afrique de l’Est et en Afrique centrale, déjà victimes des inondations et de l’impact du coronavirus, risquent de souffrir davantage de la faim et de la pauvreté alors que la région s’attend à l’assaut vorace de la dernière génération de criquets, qui doit éclore en juin, juste au moment des récoltes.

Les analyses scientifiques suggèrent de plus en plus souvent que l’impact des sécheresses actuelles et récentes en Afrique de l'Est pourrait avoir été aggravé par le changement climatique. Les gouvernements de la région et du monde entier doivent monter au créneau, prendre leurs responsabilités et apporter l’aide humanitaire nécessaire pour sauver des vies dès à présent. 

Un an après la transition politique qui a amené Touadéra au pouvoir, 48 % de la population souffre de la faim et ne mange qu’une fois par jour.