À Gaza, la crise prend des proportions vertigineuses

Published: 31st July 2014

La crise prend rapidement des proportions vertigineuses à Gaza, et Oxfam tire aujourd’hui le signal d’alarme : l’approvisionnement en eau atteint un niveau dramatiquement bas et une crise sanitaire est désormais imminente. L’échec du dernier cessez-le-feu, quelques heures après son annonce, met de nombreuses vies en danger.

Les conditions sont de plus en plus épouvantables dans les écoles et autres bâtiments surpeuplés où près de 450 000 personnes se sont réfugiées. Nombreux sont celles et ceux qui vivent avec uniquement trois litres d’eau potable par jour, ce qui est nettement en-dessous des normes internationales en situation d’urgence. La destruction massive des réseaux électriques, de distribution d’eau, d’égouts ont considérablement réduit l’approvisionnement en eau pour l’ensemble de la population de Gaza, soit 1,8 million de personnes. Des déversements d’eaux usées menacent en outre de contaminer les sources d’eau potable, ce qui accroît le risque d’épidémies. Trente cas de méningite ont déjà été rapportés, ainsi que des cas de gastroentérite et des maladies de peau chez les enfants.

Les équipes et les partenaires locaux d’Oxfam travaillent sans relâche pour procurer de l’eau à 70 000 personnes, mais compte tenu de la destruction massive des infrastructures et des bombardements israéliens incessants, les humanitaires sont de plus en plus dépassés et peinent à répondre ne serait-ce qu’aux besoins de base.

La destruction de l’unique centrale électrique de Gaza, en début de semaine, a plongé l’essentiel de Gaza dans l’obscurité et il est devenu encore plus difficile de maintenir les pompes à eau en service. Avec trois des quatre principales sources d’alimentation électrique à présent complètement détruites ou considérablement endommagées par les violences de ces dernières semaines, l’approvisionnement électrique de Gaza se trouve réduit de 80 %. La majeure partie de l’approvisionnement municipal en eau est désormais interrompu.

« L’ampleur scandaleuse des destructions est bien pire que tout ce que nous avons pu voir au cours des opérations militaires précédentes, et la situation s’aggrave d’heure en heure, explique Nishant Pandey, directeur d’Oxfam dans le Territoire palestinien occupé et en Israël. Les dizaines de milliers de familles qui se sont enfuies de chez elles n’ont nulle part où aller et restent prises au piège des violences. Terrifiées, elles n’osent plus bouger des bâtiments où elles se sont réfugiées et connaissent des conditions atroces. Jusqu’à présent, la réaction de la communauté internationale a été honteusement molle face à ces souffrances. La poursuite des violences met de nombreuses vies civiles en danger. »

Les hôpitaux avec lesquels Oxfam travaille peinent à faire face. Six des neuf établissements hospitaliers les plus fréquentés de Gaza ont été directement touchés ou gravement endommagés, et trois ont dû fermer. Quatre autres centres de consultation qui bénéficient du soutien d’Oxfam, et de nombreux autres, ont été endommagés ou fermés. Les réserves de carburant s’épuisent et nombre de services médicaux risquent de devoir cesser des activités vitales.

« Oxfam condamne les tirs de roquettes qui se poursuivent depuis Gaza vers Israël, mais ceux-ci ne justifient pas l’usage disproportionné de la force par les troupes israéliennes, qui ont tué de si nombreuses personnes civiles et détruit une grande partie de Gaza. Toute population civile, aussi bien palestinienne qu’israélienne, a le droit de vivre en sécurité, mais des opérations militaires qui sèment à ce point la mort et la destruction ne contribueront certainement pas à assurer la sécurité de qui que ce soit à long terme », rappelle Nishant Pandey.

Selon Oxfam, la communauté internationale doit en faire beaucoup plus pour assurer un cessez-le-feu permanent dans les plus brefs délais, mais une paix durable ne sera possible qu’avec la levée du blocus de Gaza. Depuis sept ans, la population gazaouie vit sous la pression d’un blocus israélien qui empêche la libre circulation des marchandises et des personnes de et vers la bande de Gaza, ce qui a anéanti l’économie et gravement restreint les moyens de subsistance des habitantes et habitants.

L’ampleur scandaleuse des destructions est bien pire que tout ce que nous avons pu voir au cours des opérations militaires précédentes, et la situation s’aggrave d’heure en heure.
Nishant Pandey
Directeur d’Oxfam dans le Territoire palestinien occupé et en Israël

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